Japon : Monstres momifiés

par damino - 5420 vues - 0 com.
Cryptozoologie, préhistoire

Dans les salles des temples bouddhistes et des musée du Japon, se trouvent cachés une foule de momies de monstres – les dépouilles préservées de démons, sirènes, kappa, tengu, raiju, et même de moines humains. Voici quelques spécimens remarquables pour les téméraires et les coeurs braves.

Momies de démons

Il pourrait sembler étrange que les temples bouddhistes au Japon abritent les démons momifiés parfois égarés (oni), or, cela se comprend : il vaut mieux qu’ils ne soient pas sur la place publique mais plutôt sous l’oil vigilant d’un prêtre.

Le temple de Zengyoji (???) dans la ville de Kanazawa (préfecture d’Ishikawa) abrite la tête d’un démon tricéphale. La légende raconte qu’un prêtre a découvert la momie dans la chambre de stockage d’un temple au début du 18ème siècle. Imaginez sa surprise.

Le démon tricéphale du temple de Zengyoji [ Photos ]

Personne ne sait d’où la tête de démon vient, ni comment ou pourquoi elle s’est retrouvée dans une chambre de stockage.

La tête momifiée a deux visages qui se chevauchent au devant, tandis qu’un autre (ressemblant au visage d’un kappa) est derrière. Le temple expose la tête au public une fois par an vers le moment de l’équinoxe du printemps.

Une autre momie de démon se trouve dans le temple de Daijoin, dans la ville d’Usa (préfecture d’Oita).

On dit que la momie faisait partie du trésor de l’héritage d’une noble et ancienne famille. Mais après avoir subie une sorte de malheur, la famille fut forcée de s’en défaire.

La momie de démon a changé de propriétaires plusieurs fois avant de se retrouver dans les mains d’un paroissien du temple de Daijoin en 1925. Mais le paroissien est tombé gravement malade et l’on suspecta la momie d’être maudite.

Le paroissien s’est rapidement remis après que la momie fut placée sous la garde du temple. Elle y est restée depuis lors. Aujourd’hui, la momie de démon consacrée du temple Daijoin est révérée comme un objet sacré.

Une bien plus petite momie – qui serait un bébé démon – était autrefois en possession du temple Rakanji à Yabakei (préfecture d’Oita).

Un bébé de démon, temple de Rakanji

Un bébé de démon, temple de Rakanji

Malheureusement, la précieuse momie a été détruite dans un incendie en 1943.


Momies de sirènes

Dans le Japon de l’époque Edo – surtout au 18 et 19ème siècle – on voyait fréquemment des momies de sirènes lors des carnavals populaires d’attractions appelés misemono. Avec le temps, la pratique de la momification de sirènes est devenue une forme d’art, les pêcheurs perfectionnant leur technique d’assemblage de la partie supérieure d’un corps de singe au corps d’un poisson.

La momie représentée ci-dessous est un bel exemple d’une sirène de carnaval. Elle semble constituée d’un poisson et d’autres parties animales réunies avec de la ficelle et du papier.

 

Momie de sirène au Musée National d’Ethnologie, à Leiden

La créature momifiée a été obtenue par Jan Cock Blomhoff lorsqu’il était directeur de Dejima, la colonie commerciale hollandais du port de Nagasaki de 1817 à 1824. Elle réside maintenant au Musée National d’Ethnologie, à Leiden (Pays-Bas).

Une autre vieille momie de sirène a été exposée dans un musée de Tokyo il y a plusieurs années et semble appartenir au fondateur du Musée d’Agriculture d’Harano.

 

Mystérieuse momie de sirène

L’origine de la momie est inconnue, mais le collectionneur dit qu’elle a été trouvée dans une caisse en bois qui contient des passages d’un sutra bouddhiste écrit en sanskrit. La boite contenait aussi une photographie de la sirène et une note mentionnait qu’elle appartenait à un homme de la préfecture de Wakayama.

>>> D’autres images de sirènes


Momies de Kappa

Comme pour les momies de sirènes, on pense que les nombreuses momies de kappa ont été réalisées par des artistes de la période Edo qui utilisaient des parties d’animaux – singes, chouettes, et même raies pastenague.

 

Momie de Kappa au Musée National d’Ethnologie, à Leiden (Pays-Bas)

Ce kappa momifié, qui réside maintenant dans musée néerlandais, semble constitué de diverses parties d’animaux rassemblées en un tout homogène. On croit qu’il a été fabriqué dans le cadre d’un carnaval de la période Edo.

Un autre kappa momifié peut être vu à l’intérieur du temple Zuiryuji d’Osaka.

Kappa momifié du temple Zuiryuji, à Osaka [ Photo ]

Cet humanoïde de 70 centimètres de long pourrait dater de 1682.

On peut rencontrer une autre momie notable de kappa dans un endroit qui semble peu probable – une brasserie de saké dans la ville d’Imari (préfecture de Saga).

 

La momie de Kappa de la brasserie Matsuura

Selon la brochure de la compagnie, le kappa momifié a été découvert dans une boite en bois que les charpentiers ont trouvé cachée dans le grenier lorsqu’ils remplaçaient le toit il y a 50 ans.

Estimant que la créature était une vieille curiosité que les ancêtres s’étaient transmis depuis des générations, les propriétaires de la compagnie ont construit un petit autel et la consacrent comme un dieu de la rivière.

>>> En lire plus sur les momies de kappa.


Raiju

Avec une compréhension scientifique limitée du ciel, les gens de la période japonaise Edo regardaient le ciel avec beaucoup d’admiration et de mystère. On croyait que les créatures surnaturelles nommées raiju (??) – lit. “bêtes du tonnerre” – vivaient dans les nuages de pluie et tombaient parfois sur terre avec la foudre.

Les premiers écrits connus de raiju datent de la fin du 18ème siècle, bien que la créature semble emprunter des traits au nue – une chimère vivant dans les nuages et semant la maladie, décrite pour la première fois dans le Dit des Heike, une épopée du 12ème siècle.

 

Raiju représenté dans le Kanda-Jihitsu (ca. 1800)

Les détails dans les descriptions du raiju varient. Certains documents de la période Edo affirment que le raiju ressemble à un écureuil, un chat ou une belette, tandis que d’autres le décrivent comme ayant une forme de crabe ou d’hippocampe.

 

Raiju vu à Tottori, 1791

Cependant, la plupart des descriptions disent que le raiju a des doigts palmés, des griffes aiguisées, et de longs crocs qui, selon certains, peuvent lancer la foudre. La bête apparaît parfois avec six jambes et/ou trois queues, ce qui laisse penser qu’elle peut changer de forme.

Un document illustré nous raconte qu’un raiju est tombé du ciel au cours d’un violent orage de la nuit du 15 juin 1796 à Higo-kuni (aujourd’hui la préfecture de Kumamoto).

Jsf : on remarquera ici encore le lien entre chute d’animaux, de sang ou autre, et orages ou précipitations soudaines bien peu naturelles. C’est un phénomène « fortéen » bien connu (voir les archives du site) le plus souvent rencontré en association au phénomène OVNI.

 

Illustration du raiju du 15 juin 1796

Ici, le raiju est décrit comme une créature aux allures de crabe, avec une fourrure noire et mesurant environ 11 centimètres de large.

Une autre rencontre notoire est survenue dans la région de Tsukiji, d’Edo, le 17 août 1823. Deux versions de cet incident offrent une différente description de la bête.

 

Rencontre avec un Raiju, 17 août 1823 – Version 1

Un document montre le raiju ayant la taille d’un chat ou d’une belette, avec un gros oil exorbité et une longue corne unique, comme celle d’un taureau ou d’un rhinocéros, sortant du sommet de sa tête.

 

Rencontre avec un Raiju, 17 août 1823 – Version 2

Dans un autre témoignage, le raiju a une allure plus ronde et ne possède pas de corne pointue.

Dans le Volume 2 de Kasshi Yawa (”Contes de la Nuit du Rat”), une série d’essais dépeignant la vie ordinaire à l’époque Edo, l’auteur Matsuura Seizan écrit qu’il n’est pas rare que des créatures aux allures de chat tombent du ciel durant les orages. Ce livre contient l’histoire d’une famille qui a fait bouillir et a mangé une telle créature qui était tombée sur leur toit.

Étant donné la fréquence des observations de raiju, il ne devrait pas être surprenant de retrouver quelques momies.

Dans les années 60, le temple de Yuzanji dans la préfecture d’Iwate a reçu une momie de raiju en cadeau d’un paroissien. L’origine de la momie, ainsi que la façon dont le paroissien l’a obtenue, reste un mystère.

 

Momie de Raiju du temple de Yuzanji

La momie ressemble à un chat, à première vue, mais les pattes sont plus longues et le crâne n’a pas de cavité orbitale apparente.

Momie de Raiju du temple de Saishoji [ Photo ]

Une momie similaire de raiju est exposée au public dans le temple de Saishoji dans la préfecture de Niigata.


Momies de Tengu

Le tengu est une autre créature céleste surnaturelle légendaire, un dangereux démon souvent représenté dans l’art comme étant à moitié humain et à moitié oiseau. Le Musée d’Hachinohe (préfecture d’Aomori) au nord du Japon abrite une momie de tengu, dont on dit qu’elle appartenait autrefois à Nambu Nobuyori, un chef de clan Nambu qui a dirigé le domaine d’Hachinohe au milieu du 18ème siècle.

 

Momie de Tengu au Musée d’Hachinohe

La momie, qui semble avoir une tête humanoïde et les plumes et pattes d’un oiseau, viendrait de la ville de Nobeoka (préfecture de Miyazaki) dans le sud du Japon. Les théories suggèrent que la momie de tengu est arrivée dans le nord après avoir passé de mains en mains entre membres des familles samouraï japonaises dirigeantes, car certaines d’entre elles étaient très intéressés par la collection et le commerce de ces curiosités.


Moines auto-momifiés

Quelques temples bouddhistes au nord du Japon abritent des “momies vivantes” connues sous le nom de sokushinbutsu (???). Les corps préservés seraient ceux de moines ascètes qui se sont volontairement momifiés dans leur quête du nirvana.

 

La « momie vivante » de Shinnyokai-Shonin du temple de Dainichibo (préfecture de Yamagata)

Pour devenir une momie vivante, les moines doivent traverser un long et pénible processus en trois étapes.

Étape 1 : Pendant 1,000 jours, les moines doivent manger un régime spécial de noix et graines, et entreprendre un entraînement physique rigoureux pour éliminer les graisses du corps.

 

La « momie vivante » de Tetsumonkai-Shonin du temple de Churenji (préfecture de Yamagata)

Étape 2 : Pendant 1,000 jours de plus, ils doivent manger seulement des écorces et racines en quantités de plus en plus faibles. Vers la fin, ils doivent commencer à boire du thé de la sève de l’arbre urushi, une substance toxique normalement utilisée dans la fabrication des bols de laque japonais, ce qui provoque une perte supplémentaire des fluides corporels. Le thé est préparé avec de l’eau d’une source sacrée du Mont Yudono, connue pour contenir des taux élevés d’arsenic. Le breuvage crée un environnement sans germes dans le corps et aide à préserver la chair qui reste (ou du moins ce qu’il en reste) sur les dos.

 

Arisada Hoin, « momie vivante » de 300 ans dans le Kanshuji (Fukushima)

Étape 3 : Finalement, les moines se retirent dans une chambre souterraine exiguë reliée à la surface par un petit tuyau d’aération en bambou. C’est là qu’ils méditeront jusqu’à la mort, et c’est alors qu’ils seront scellés dans leur tombe. 1,000 jours plus tard, ils sont déterrés et nettoyés. Si le corps reste bien préservé, le moine est considéré comme momie vivante.

Malheureusement, la plupart de ceux qui ont tenté une auto-momification échouèrent, mais des exceptions sont parvenues à atteindre le statut de Bouddha et sont consacrés dans les temples. Deux douzaines de ces momies vivantes sont bien gardés par les temples dans le nord nord du Honshu.

Le gouvernement japonais a rendu illégal la pratique de l’auto-momification à la fin du 19ème siècle.

Source : http://newsoftomorrow.org/ufologie/creatures/japon-monstres-momifies

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