Docteur Henry Howard Holmes
Herrman Webster Mudgett ou H. H. Holmes (16 mai 1860 - 7 mai 18961), plus connu sous le pseudonyme de Docteur Henry Howard Holmes, est un tueur en série américain. Holmes captura et tua probablement une centaine de clients à son hôtel de Chicago, qu'il avait ouvert à l'occasion de l'Exposition universelle de 1893. Il avoua vingt-sept meurtres, bien que seulement neuf aient été confirmés, mais on pense tout de même qu'il en aurait en réalité commis plus d'une centaine. Holmes est souvent considéré comme le premier tueur en série américain.
L'affaire était célèbre en son temps, et reçut beaucoup de publicité grâce à une série d'article du journal de William Randolph Hearst. L'intérêt pour les crimes de Holmes fut ravivé en 2003 par le best-seller The Devil in the White City (sorti en France en 2011 sous le titre Le Diable dans la ville blanche aux éditions du Cherche Midi), qui juxtapose les évènements de l'Exposition universelle de 1893 avec l'histoire de Holmes. En 2004, le cinéaste John Borowski réalisa le premier film documentaire centré sur la vie entière du Docteur torture, intitulé H. H. Holmes: America's first serial killer et un livre intitulé The strange case of Dr H.H. Holmes, qui contient Holmes' Own Story (« la propre histoire de Holmes ») et The Holmes-Pitezel Case (« l'affaire Holmes-Pitezel »), ainsi que d'autres histoires vraies contemporaines de l'affaire. En plus, l'histoire de Mudgett a été très récemment racontée dans une biographie de Harold Schechter intitulée Pervers : L'histoire vraie définitive de H.H. Holmes, dont les crimes grotesques ont bouleversé le tournant du siècle de Chicago.
Biographie
Jeunesse et vie privée
Mudgett est né à Gilmanton dans l’état du New Hampshire2 Ses parents, Levi Horton Mudgett et Theodate Page Price, étaient tout deux descendants des premiers pionniers de cette région. D’après le profil "Most Evil" de Holmes de 2007, son père était un alcoolique violent et sa mère une fervente méthodiste qui lisait la bible à Herman. Il prétend que, lors de son enfance, des camarades de classe l’ont forcé à voir et toucher un squelette humain après avoir appris sa peur du docteur local. Les tyrans l’amenèrent là initialement pour lui faire peur, mais Mudgett fut plutôt fasciné, et devint rapidement obsédé par la mort3.
Mudgett eut un diplôme d'assistant pharmacien et fabriqua par la suite un faux diplôme du département de médecine de l’Université du Michigan en 1884 pour pouvoir exercer en tant que médecin4. Alors qu’il y étudiait, Mudgett volait des corps du laboratoire et les défigurait, pour ensuite prétendre que les gens avaient été tués accidentellement dans le but d’obtenir de l’argent des assurances sur des polices qu’il avait prises sur chacune des personnes décédées. Après son diplôme, il déménagea à Chicago afin de poursuivre une carrière en pharmaceutique. Dès sa jeunesse, il prit le nom de H. H. Holmes. C’est d’ailleurs sous ce nom qu’il étudia et s’engagea également dans plusieurs compagnies nébuleuses, dans l’immobilier et des affaires promotionnelles5.
Le 4 juillet 1878, Holmes épousa Clara Lovering à Alton dans le New Hampshire ; leur fils, Robert Lovering Mudgett, vit le jour le 3 février 1880 à Loudon dans le New Hampshire. Il est à noter qu'à l'âge adulte, Robert devint expert-comptable et fut le directeur général d’Orlando en Floride.
Le 28 janvier 1887, alors qu'il était encore marié à Clara, Holmes épousa Myrta Belknap à Minneapolis au Minnesota ; ils eurent une fille, Lucy Theodate Holmes, qui vit le jour le 4 juillet 1889 à Englewood dans l’Illinois6. Elle devint par la suite enseignante.
Holmes vivait avec Myrta et Lucy à Wilmette dans l’Illinois, et passait la majorité de son temps à Chicago pour son travail. Il fit la demande pour obtenir le divorce de Clara après s’être marié avec Myrta, mais le divorce ne fut finalisé qu’en 18915, soit plus de quatre ans après son deuxième mariage. Le 9 janvier 1894, il épousa Georgiana Yoke à Denver au Colorado alors qu’il était encore marié à Myrta. Il entretint également une relation avec Julia Smythe, la femme d’un de ses anciens employés ; Julia devint plus tard une des victimes de Holmes5. Polygame et continuant ses ecroqueries à l'assurance, il a jusqu'à sept idendités différentes4.
Chicago et le « Château des meurtres »
Alors qu’il était à Chicago lors de l’été 1886, Holmes passait devant la pharmacie de Dr. E.S. Holton, au coin des rues S. Wallace et W. 63rd, dans le voisinage de Englewood7. Holton étant atteint d'un cancer, c’est sa femme qui s’occupe du commerce7.
De plus en plus occupée, la femme du Dr. Holton engage Holmes comme assistant. Après quelques mois à peine, Holmes apparaît comme le parfait assistant et plaît énormément à Mme Holton, dont le commerce ne cesse de s’élargir et qui en fait son gérant. En 1887, après la mort de son mari, Mme Holton vend le commerce à Holmes. Lorsque Mme Holton engage un avocat pour poursuivre Holmes qui ne paye pas ses traites, elle disparaît mystérieusement4. Alors que les gens s'interrogent sur le retour éventuel de l’ancienne propriétaire, Holmes ne fait que mentionner que cette dernière est partie en Californie et qu’elle n’a laissé aucune adresse ou numéro de téléphone8.
Par la suite, Holmes acheta un terrain en face de la pharmacie, où il construisit un immense édifice de trois étages que les gens du voisinage qualifieront de « château ». Cet édifice ouvrit comme hôtel pour l’exposition universelle de 1893, avec une partie de la structure utilisée à des fins commerciales. Le rez-de-chaussée du Château comprenait la pharmacie relocalisée de Holmes et une variété de magasins, alors que les deux étages du dessus comprenaient le bureau de Holmes ainsi que plus de 100 chambres sans fenêtres avec des portes s’ouvrant sur des murs de briques, des couloirs avec des angles étranges, des escaliers ne menant nulle part, des trappes, des portes s’ouvrant seulement de l’extérieur, des tuyaux d'arrivée de gaz ainsi qu’une foule de constructions étranges et labyrinthique4. Holmes changea de constructeur à plusieurs reprises afin d'être le seul à comprendre pleinement la disposition de la maison, et ainsi affaiblir les chances d’être signalé à la police9.
Après la fin de construction de l’hôtel, Holmes choisit ses victimes, principalement des femmes, parmi ses employés. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs été obligés de sortir leurs polices d’assurance-vie pour lesquels Holmes allait payer la prime et ainsi devenir le bénéficiaire. Ses victimes incluaient aussi des amies de cœur ainsi que des touristes qui venaient trouver refuge dans l’hôtel. Il les torturait, puis les tuait7. Certaines des victimes étaient enfermées dans des chambres insonorisées munies de lignes de gaz qui lui permettait de les asphyxier à n’importe quel moment. D’autres victimes étaient enfermées dans un énorme coffre-fort insonorisé près de son bureau où elles étaient laissées à suffoquer3.
Les corps des victimes étaient jetés par une chute secrète vers le sous-sol9 où certains étaient méticuleusement disséqués, écorchés, puis transformés en modèles de squelettes pour ensuite être vendus à des écoles de médecine. Holmes pratiquait aussi la crémation de certains corps, ou les plaçait à des endroits servant à produire le cuir pour destruction. Holmes avait également deux fournaises géantes ainsi que des bacs remplis d’acide, des bouteilles de différents poisons, et même un appareil de torture servant à étirer le corps humain8. Via les connexions qu’il s’était faites durant ses études en médecine, il vendait les squelettes et organes sans difficulté.
Capture et arrestation
Le 17 novembre 1894 Holmes est arrêté à Chicago après avoir été traqué depuis Philadelphie par la Pinkerton National Detective Agency. Il est détenu à ce moment-là sur mandat pour vol de chevaux, sous le nom d'Howard. Libéré, il est dénoncé par Marion Hedgepeth, un compagnon de cellule qui n'a pas touché sa part dans une escroquerie, et révèle à la police son vrai nom4.
Par la suite, le gardien au château informe la police qu'il n'a jamais été autorisé à nettoyer les étages supérieurs. Les enquêteurs commencent à mener des investigations pour finalement découvrir les méthodes d'exécution de Holmes et sa façon de faire disparaître les corps.
Le 19 août 1895, un incendie d'origine inconnue ravage le bâtiment. Actuellement, le site est occupé par l'United States Post Office.
Le nombre des victimes de Holmes a été estimé entre 20 et 100, avec une possibilité de 2009. Sur la base des rapports de l'époque sur les personnes disparues, les témoins interrogés, qui étaient les voisins de Holmes, ont déclaré avoir vu Holmes plusieurs fois accompagné de jeunes femmes, sans jamais voir ces dernières ressortir de chez lui.
L'écart entre les chiffres concernant les victimes sont attribués à L'Exposition universelle de 1893 à laquelle un grand nombre de personnes sont venues assister, mais pour certaines ne sont jamais reparties. Selon la police, le nombre exact est de 27 victimes10, bien que les corps retrouvés étaient dans un tel état de démembrement et de décomposition qu'il était difficile de dire combien de victimes il y avait exactement. Parmi les victimes, il y avait en majorité des femmes blondes, mais aussi des hommes et des enfants.
Procès et exécution
Holmes a avoué après sa condamnation 27 meurtres à Chicago, Indianapolis et Toronto, ainsi que 6 tentatives de meurtres. Holmes a été payé 7500 dollars de l'époque (197 340 dollars aujourd'hui) par Les Journaux de Hearst en échange de sa confession. Holmes donna divers récits contradictoires sur sa vie, affirmant d'abord être innocent, puis qu'il était possédé par Satan. La facilité avec laquelle Holmes mentait mettait en difficulté les chercheurs pour savoir la vérité sur ses déclarations.
Le 7 mai 1896 Holmes est pendu à la Prison de Moyamensing, également connue comme étant la Prison du Comté de Philadelphie11. Au moment d'être pendu, Holmes ne montre aucun signe de peur, d'anxiété ou de dépression12. Lors de la pendaison, le cou de Holmes ne cassa pas immédiatement. Il mit plus de quinze minutes à mourir, et fut déclaré mort vingt minutes après avoir été pendu11,13.
Les dernières volontés de Holmes étaient que son corps soit enterré dans le béton pour que personne ne puisse venir le mutiler comme il l'avait fait avec ses victimes. La demande a été accordée11.
En 2011, Jeff Mudgett, l'arrière petit-fils d'Holmes écrit le livre Bloodstains se disant inspiré de journaux intimes transmis de génération en génération dans la famille. Dans cet ouvrage, il affabule, prétendant qu'H.H. Holmes serait également Jack l'Éventreur4.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/H._H._Holmes