Kheops, l’un des plus grands mystères de l’histoire révélé
Depuis des siècles, les chercheurs tentent de faire la lumière sur le mystère qui entoure la construction de la Grande Pyramide de Kheops, la dernière des sept merveilles du monde antique encore debout. Il y a quatre ans, l’architecte français Jean-Pierre Houdin a proposé une explication surprenante et audacieuse sur la manière dont la pyramide a été construite. En collaboration avec Dassault Systèmes (DS), à travers son programme « Passion for innovation », la théorie de Jean-Pierre Houdin a été modélisée et simulée en 3D, offrant ainsi une vision fascinante de l’un des mystères les plus captivants du monde.
Située sur le plateau de Gizeh, en Egypte, la Grande Pyramide de Kheops a été commandée par le pharaon Kheops, qui a régné sur l’Egypte aux alentours de 2547-2524 avant J.-C. Haute de 146,61 mètres à l’origine, la pyramide a subi l’érosion et mesure à présent environ 136,85 mètres. On estime qu’elle se compose de deux millions de blocs de pierre, chacun pesant en moyenne 2,5 tonnes. Les détails de sa construction échappent cependant aux archéologues et aux scientifiques depuis des siècles.
Depuis les Grecs de l’Antiquité qui parlaient de « machines » utilisées pour lever les blocs, jusqu’à l’hypothèse d’une rampe extérieure unique utilisée pour pousser les blocs vers le sommet de la pyramide, de nombreuses théories ont été avancées et réfutées, car irréalistes et techniquement impossibles.
La théorie saisissante d’un profane
Jean-Pierre Houdin a eu une idée différente. Fort de son savoir-faire architectural et de ses années de recherche, il a proposé une théorie révolutionnaire en suggérant qu’en plus d’une courte rampe extérieure, les bâtisseurs utilisaient une rampe interne qui montait en spirale à l’intérieur de la pyramide pour apporter les blocs vers le sommet à l’aide d’un système de contrepoids.
La théorie prometteuse nécessitait une mise à l’épreuve plus scientifique, permise par la technologie 3D de DS, au moyen d’une simulation virtuelle. L’équipe DS a aidé Jean-Pierre Houdin à modéliser une pyramide virtuelle complète, avec tous ses attributs géométriques et physiques. Cette simulation a prouvé que la théorie de Jean-Pierre Houdin était crédible, fournissant une explication plus plausible que toutes celles précédemment suggérées. Il s’agit, à ce jour, de la seule théorie scientifiquement validée.
Selon cette théorie, la première rampe était une rampe droite extérieure, inclinée à 7%, qui a servi à construire le tiers inférieur de la pyramide. Lorsque le bas de la pyramide a été achevé, une seconde rampe, interne, montant en spirale le long des murs à l’intérieur de la pyramide, a servi à compléter la construction.
La chambre du roi
La construction de la chambre du roi constituait également un mystère impénétrable. Kheops avait ordonné à ses architectes de lui construire une chambre funéraire avec un plafond plat. Ils ne disposaient pour cela que de poutres extrêmement lourdes en granite, ce qui a nécessité un système de contrepoids, à l’image d’une grue moderne, pour les monter le long de la pente de la grande galerie jusqu’à la chambre du roi.
Jean-Pierre Houdin a émis la théorie que les petits trous carrés dans les murs de la galerie et les marques de graisse sur une étroite moulure de pierre courant en bas des deux murs sur toute la longueur du passage à angle aigu étaient la preuve d’un système de poulies pouvant avoir été utilisées pour soulever les lourds blocs de granite vers le plafond. Bien que cela semble également étayer la théorie du système de contrepoids, l’architecte devait encore le prouver.
Avec les encoches, les preuves s’accumulent
Au cours d’une visite sur le plateau de Gizeh, Jean-Pierre Houdin a remarqué des lignes parallèles claires, visibles sur le mur extérieur de la grande pyramide, inclinées à 7%, exactement là où l’architecte avait prédit que la rampe interne serait découverte. En suivant ces lignes autour de la pyramide, il a noté qu’elles menaient à une encoche. Il pensait que cette encoche se situait à l’endroit où la rampe interne tournait à 90°, permettant ainsi aux ouvriers de faire passer les blocs autour des coins aigus de la pyramide et de poursuivre leur ascension vers le haut. Il devait cependant faire d’autres investigations.
La salle de Bob
En 2008, l’égyptologue américain Bob Brier a obtenu des autorités égyptiennes l’autorisation d’étudier l’encoche. Lorsqu’il a grimpé sur la pyramide, il a découvert que l’encoche menait à une salle de 3x3 mètres sur l’arête la plus au nord de la pyramide. Equipé d’une caméra, d’un mètre ruban et d’une petite lampe de poche, Bob Brier a enregistré le plus d’informations possibles, fournissant ainsi à Jean-Pierre Houdin des données supplémentaires à analyser.
L’équipe DS s’est remise au travail pour saisir les nouvelles données dans ses ordinateurs. La salle qui en résultait a été modélisée virtuellement en 3D et baptisée « salle de Bob ». Bob Brier a proposé une explication concernant cette pièce : « Il semble improbable que l’emplacement de la salle juste derrière l’encoche soit une coïncidence. Je pense que cette salle servait un objectif précis dans la construction de la pyramide ».
Les antichambres, la dernière découverte
En retraçant l’histoire de la construction des pyramides, Jean-Pierre Houdin s’est aperçu que ces structures massives partageaient une certaine logique architecturale et que les architectes consécutifs s’étaient appuyés sur les techniques de construction précédentes. Il semblait toutefois que cette logique n’était pas entièrement suivie dans la pyramide de Kheops, à commencer par la façon étrange dont les couloirs et la grande galerie étaient légèrement décalés par rapport à l’axe nord-sud. L’architecte a établi un parallèle entre la pyramide de Kheops et la pyramide rouge, dernière pyramide de Snéfrou, le père de Kheops. La pyramide rouge, bâtie juste avant la pyramide de Kheops, contenait une chambre funéraire à l’intérieur de la structure, précédée de deux antichambres servant à stocker les biens laissés avec le défunt, pour la vie dans l’au-delà. Jean-Pierre Houdin s’est interrogé sur cette incohérence avec les précédentes constructions. Pourquoi n’avait-on pas retrouvé d’antichambres dans la pyramide de Kheops pour son mobilier ?
L’architecte a eu l’idée de superposer les plans des deux pyramides et a tracé le chemin le long du couloir et des antichambres de la pyramide rouge à l’aide des solutions DS, afin qu’ils deviennent ceux de la chambre de Kheops. En trois dimensions, la superposition des deux fonctionnait parfaitement. Jean-Pierre Houdin n’a peut-être pas encore la preuve archéologique nécessaire pour démontrer sa théorie, mais cette dernière a l’avantage de se fonder sur des découvertes historiques, d’adopter une logique cohérente, d’être géométriquement exacte et d’expliquer un certain nombre de caractéristiques inhabituelles de disposition de la pyramide grâce à la modélisation et la simulation tridimensionnelles.
Source : http://www.3ds.com/contactmag/fr/article/khufu-one-of-the-greatest-mysteries-of-history-revealed