La Légende des Amazones
Longtemps, on voulut qu'il y eût un lien entre les femmes "amazones" et les femmes qui vivaient sous le régime matriarcal. Alors que ces deux principes sont parallèles, voire même contradictoires.
Selon l'historien Diodore de Sicile, les amazones africaines viennent de Libye. Elles avaient disparu bien avant la guerre de Troie alors que celles de Thermodon en Asie Mineure étaient en pleine expansion. Les Gorgones contre lesquelles avait combattu Persée étaient aussi originaires de la Libye.
A l'ouest de la Libye, sur l'île d'Hespéra (située dans le lac de Tritonis) habitait une tribu gouvernée par des femmes. Elles occupaient les postes les plus importants et restaient vierges durant le temps que durait leur service militaire et subissaient très jeune une ablation du sein droit dans le but de faciliter le maniement de l'arc, la principale arme utilisée par ces "amazones".
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Les hommes qu'elles estropiaient à la naissance pour les rendre inaptes au service militaire avaient un rôle désuet qui se limitait à la procréation et à la garde des enfants. Les jeunes garçons étaient élevés avec les plus basses considérations de manière à n'éveiller en eux aucune notion de courage. Toute tentative de rébellion de la part des hommes était durement réprimée.
Ces amazones avaient attaqué et soumis toutes les villes de l'île de Tritonis. Seule la ville de Mené habitée par des Éthiopiens ichtyophages (personne qui se nourrit principalement ou uniquement de poisson) fut préservée. Elles ne mirent pas longtemps avant de s'attaquer aux presqu'îles et tribus des environs. Elles s'attaquèrent et vainquirent les tribus libyennes nomades, les Atlantes et les Gorgones. La ville de Chersonèse fut construite par les amazones dans le Lac Tritonis durant cette période.
Les amazones avaient une grande considération pour les Égyptiens comme pour les Éthiopiens à cause de leur société matrilinéaire qui offrait une grande place et un grand respect pour la femme. Elles considéraient les villes éthiopiennes comme des lieux sacrés. La reine des Amazones, Myrina, qui était l'amie d'Horus fils d'Isis, roi d'Égypte, comptait dans ses rangs 2000 excellentes cavalières. Elle passa à travers l'Égypte pour aller faire une guerre exterminatrice contre les Arabes, puis se fut au tour de la Syrie, de la Cilicie, la Phrygie jusqu'au fleuve Caïcus. Ces guerrières laissèrent de nouveau leurs empreintes en construisant les villes de Cyme, de Pitane et de Priène avant de reprendre les armes contre les habitants de la Thrace.
C'est Hercule qui mettra fin au règne des Amazones et des Gorgones. (D'où les Colonnes d'Hercule).
Cette société décrite ci-dessus n'a rien en commun avec la société matriarcale. Elle serait née d'un mouvement de révolte, suite à un système patriarcal rigoureux imposé antérieurement à ces femmes. Asservies, opprimées, ces femmes esclaves lèveront une insurrection qui les mènera à une sanglante victoire sur les hommes. De cet avilissement naîtra une haine farouche à l'égard des hommes et des tribus pratiquant le patriarcat. Le lieu même où prend naissance cet "amazonisme" (Cyrénaïque (Lac Tritonis) habitée par des Libyens blancs nomades, appelés aussi Peuples de la Mer) prouve qu'il s'agit bien à la base de femmes ayant fait partie d'une société patriarcale. Ces faits se confirment par certaines pratiques telles que la chevalerie et l'incinération qui étaient des attributs propres aux peuples aryens (nordiques).
Nous savons que le matriarcat est à la base de l'organisation sociale en Afrique noire. Dans les régions où le matriarcat n'a pas été altéré par une influence extérieure (religion,...), c'est la femme qui transmet les droits politiques. Car pour les noirs africains, l'hérédité n'est efficace que quand elle est d'origine maternelle.
Contrairement à ce qui a été dit concernant le régime matriarcal, il n'est aucunement basé sur la domination de la femme sur l'homme, mais sur une collaboration harmonieuse des deux parties. En effet, la situation de la femme dans la société noire africaine est acceptée et défendue par l'homme.
Il est donc inexact de penser qu'il y eut un foyer d'amazones en Afrique noire. Certes il y eut dans certains empires africains plusieurs compagnies de cavaleries constituées de femmes comme ce fut le cas au Dahomey lors du règne du roi Guézo (1818-1858). Ces femmes soldates étaient toujours sous les ordres du chef des armées et combattaient auprès des hommes de l'empire. Si leur férocité au combat faisait penser aux amazones, ces femmes guerrières n'avaient que cela en commun, elles n'étaient nullement opprimées, se battaient pour la libération de leur empire et n'éprouvaient aucune hostilité à l'égard des hommes.
En conclusion le terme "amazone" ne doit pas être utilisé de manière abusive, il ne doit s'appliquer qu'aux femmes guerrières issues de tribus aryennes. Les femmes qui faisaient partie de l'armée dans les empires africains ne sont que des guerrières, d'excellentes guerrières avec une situation bien plus enviable que celle de ces terribles et malheureuses amazones..
Source : http://www.shenoc.com/La_Legende_des_Amazones.htm