La denière cité Romaine
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L'histoire de la cité. Les premières traces d'occupation du site ont été retrouvées dans une grotte naturelle. Elles remontent à environ 12.000 ans avant notre êre. La région devait être nettement plus attrayante qu'aujourd'hui quand elle accueillit ses premiers habitants. En outre, son altitude la protégeait très bien contre d'éventuels assaillants et lui permettait de contrôler un important col du Taurus. On ne s'étonnera donc pas que Sagalassos ait rapidement surpassé et graduellement conquis ses voisins plus petits, contrôlant un énorme territoire atteignant le lointain lac Burdur et ses pâturages. Lors de l'arrivée d'Alexandre le Grand, en 334 av. J.C., elle était devenue l'une des trois plus grandes cités de Pisidie. Elle fut d'ailleurs une des rares cités à résister au conquérant qui, selon l'historien grec Arrien, dut l'assiéger avant de livrer bataille sur une colline avoisinante que les archéologues ont surnommée «le mont Alexandre». La défaite fut paradoxalement très bénéfique pour la cité qui connut une hellénisation en profondeur dès le 2ème siècle av. J.-C. Le développement urbanistique et économique, l'industrie potière et la réputation d'excellents guerriers des Pisidiens firent de Sagalassos le centre économique et culturel de toute la région. Ses mercenaires furent engagés dans les grandes armées de l'époque, et particulièrement celles des Ptolémées d'Egypte, ce qui eut aussi des conséquences sur le commerce. Mais c'est surtout à l'époque romaine que Sagalassos atteignit le sommet de sa prospérité. L'empereur Auguste fit construire de nombreuses routes dans la région. La cité bénéficia d'une voie directe vers le port méditerranéen de Perge. Les premiers vestiges importants datent de l'époque hellénistique. Dans le haut de la ville une grande place publique fut aménagée, l'agora supérieure, lieu de réunion des citoyens. Vers la fin du 2ème siècle avant notre ère le bâtiment du sénat fut construit sur une terrasse à l'ouest de l'agora. Il pouvait contenir près de 220 membres du conseil. Sur un côté, tous les sièges sont encore intacts. Au début du 1er siècle av. J.-C. un temple dorique dédié à Zeus et surtout une fontaine hellénistique furent construits. Elle comporte un grand bassin entouré de colonnades. Quelle ne fut pas la surprise des archéologues lorsque après avoir dégagé les gravats qui l'encombrait, ils virent soudainement l'eau rejaillir, provenant d'on ne sait où, amenée jusque-là par des canalisations en terre cuite datant de plus de 2.000 ans! Il s'agit de la seule fontaine antique encore fonctionnelle. C'est également à cette époque que les habitants érigèrent un monument à Alexandre le Grand (le héroon) au nord-ouest de l'agora supérieure. Il était surmonté d'une frise représentant 15 jeunes danseuses. A proximité, les archéologues ont exhumé une statue en marbre de 4,5 mètres représentant un personnage important pour l'histoire de la cité; peut-être Alexandre, mais ce n'est pas certain. Du début de la période romaine jusqu'au 2ème siècle, de nouveaux bâtiments furent régulièrement construits dans la cité: l'agora inférieure, des bâtiments honorifiques comme les arches de l'agora supérieure, un temple dédié à Apollon. Durant le règne de Tibère, une élégante porte ornementale fut érigée à l'entrée sud de l'agora inférieure. C'est par celle-ci qu'on accédait à l'escalier monumental qui menait à la grande colonnade nord - sud de la ville. Au 2ème siècle un éminent citoyen de Sagalassos, Titus Flavius Neon, finança la construction d'une très belle bibliothèque que les archéologues ont partiellement reconstruite et protégée sous un toit. Le sol est recouvert d'une superbe mosaïque pratiquement intacte qui fut ajoutée lors de sa rénovation vers la fin du 4ème siècle. Toujours à la même période, une grande fontaine sur deux étages fut érigée près de l'agora supérieure. Les niches de la fontaine étaient ornées de statues sculptées dans les marbres les plus fins, plus grandes que nature, représentant dieux et déesses de la mythologie romaine. En 1994, les archéologues ont retrouvé nombre de ces statues qui sont aujourd'hui exposées au musée de Burdur. Peu de temps après un grand espace fut libéré à l'est de l'agora inférieure pour construire les bains romains (thermes) qui couvraient une superficie de plus de 1.000 M². Ce sont des thermes parmi les mieux conservées du monde romain Vers le 5ème siècle, le Christianisme s'implanta fermement à Sagalassos. Différents bâtiments destinés aux cultes païens furent démontés ou transformés pour construire des églises. Même le sénat fut converti en basilique, richement décorée de peinture murales et de mosaïques. En 518 un terrible tremblement de terre causa des dégâts considérables. Mais la ville fut reconstruite. Un nouveau désastre frappa encore les habitants. La peste se répandit de 541 à 543 et décima la population. A partir de 644, la région fut la proie des invasions arabes. C'est à ce moment qu'un nouveau tremblement de terre détruisit une dernière fois la ville. Les survivants l'abandonnèrent et partirent se réfugier dans la vallée, à Aglasun, à 7 kilomètres de là. Au fil des générations, la mémoire de Sagalassos s'estompa, puis disparut. Source : http://www.sagalassos.com/Le_Film/L_Histoire/l_histoire.html |