La disparition des Mayas expliquée par des stalagmites
Des chercheurs américains ont étudié les formations rocheuses d’une grotte située à un kilomètre du site d’Uxbenka au Mexique. Ces stalagmites confirmeraient que la fin de la civilisation Maya coïncide avec une période de sécheresse prolongée.
LES MAYAS AURAIENT disparu à cause de bouleversements climatiques marqués par une longue période de sécheresse. C’est la conclusion du géo-archéologue Doug Kennett (Université Park de l’État de Pennsylvanie). Il ne s'agit pas à proprement parler d'une découverte, plutôt de la confirmation d'hypothèses déjà soulevées à partir d'autres recherches.
Avec d’autres scientifiques américains et britannique, Doug Kennett a analysé la composition de stalagmites tirées d’une grotte située à un kilomètre du site d’Uxbenka au Mexique et à moins de 30 km de trois autres centres mayas.
Les chercheurs se sont focalisés sur la quantité en isotopes d’oxygène contenue dans ces formations rocheuses. Ces analyses révèlent l’état du climat aux périodes où se formait la stalagmite, strate par strate. Cette méthode est couramment utilisée par les scientifiques afin de dresser la carte climatique d’une époque donnée.
Les hiéroglyphes et les stalagmites, témoins du temps des Mayas
Dans l’étude parue le 9 novembre dans la revue Science, les chercheurs ont consolidé leurs résultats en employant une seconde méthode : l’analyse des hiéroglyphes sur les mausolées et les temples mayas, qui représentent la vie quotidienne de leurs auteurs. Les deux techniques aboutissent aux mêmes conclusions.
A savoir que les périodes d’abondance pour les Mayas correspondaient à des phases où le climat était favorable à l’agriculture en raison de pluies abondantes. Au contraire, les cycles les plus difficiles ont été reliés à des périodes de précipitation moindre.
LA PREMIÈRE PHASE, de 300 à 660 de notre ère, a été marquée par de fortes précipitations. Ces intempéries sont relatées dans les hiéroglyphes, mais elles ressortent aussi de l’analyse de la roche composant les stalagmites.
Les archéologues savent que cette époque correspond à une augmentation de la population et à l’apparition de centres politiques importants. Le cycle suivant, de 660 à 1.000 ans après J-C, a été moins pluvieux et concorde avec une période d’instabilité politique et de guerres plus fréquentes.
Enfin, la disparition de cette civilisation (en 80 ans seulement) correspondrait à une période de famine causée par une sécheresse prolongée qui a été observée entre 1.020 et 1.100 de notre ère. Les Mayas n’auraient pas réussi à s’adapter à ce dernier changement climatique en raison de sa rapidité et de son importance.
Source : http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/archeo-paleo/20121119.OBS9920/la-disparition-des-mayas-expliquee-par-des-stalagmites.html