documentaire
par damino - 7284 vues - 0 com.
Le terme Samouraï, mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie servir. L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu, jusqu'au VIIIe siècle, puis bushi, qui peuvent l'un ou l'autre se traduire par "homme d'armes". À partir de la période Edo, les termes Bushi et Samouraï ne sont pas tout a fait synonymes, car il existe une différence subtile.
Dans les décombres du château d'Osaka, en 1615, s'achève l'ère des Bushis, et commence celle des Samouraïs. Des guerriers en armes, prêts à la guerre, vont naître les fonctionnaires du temps de paix faisant respecter l'ordre figé des Shogun Tokugawa. Délaissant l'armure pour le kimono, les Samouraïs vont cependant garder le Daisho, les deux sabres, symbole de leur autorité et de leur caste.
Peu à peu, les Samouraïs attachés à leurs seigneurs les Daimyos, vont recevoir, non plus des terres en récompense de leurs services, mais une pension régulière qui va les transformer progressivement en fonctionnaires, chargés du maintien de l'ordre. Gagnés par la nostalgie des exploits guerriers d'autrefois et probablement par l'ennui du temps de paix, les Samouraïs vont développer une dimension mystique autour de leur caste. C'est ainsi l'écriture et la propagation chez-eux du Bushidô et du Hagakure, qui leur servira de code moral. Leur symbole devient alors celui de la fleur de cerisier, le Sakura.
L'arrivée des "Bateaux noirs" du Commodore Perry en 1853 va sonner la fin de leur existence dans un dernier embrasement. Partisans du Shogun ou de l'Empereur Meiji, les Samouraïs vont s'affronter au cours de derniers combats, de façon très inégales. La victoire des clans de Satsuma, Tosa et Chôshû favorables à l'Empereur, vont amener le Japon à se moderniser à grande vitesse pour rattraper les pays occidentaux.
En 1876, les Samouraïs sont invités à ne plus porter leurs sabres et deux ans après, la conscription nationale leur enleva tous leurs privilèges de caste. En 1878, les Samouraïs disparaissaient à jamais.
Depuis leur disparition, ils continuent toujours d'influencer la société japonaise moderne. Durant la révolution Meiji, ce sont les anciens Samouraïs qui formeront l'élite du nouveau Japon, les premiers chefs d'entreprises et les cadres de la nouvelle administration Impériale, autant civile que militaire. Ce sont eux qui assureront la transformation rapide de la société japonaise à l'occidentalisation.
A la même période, avec la disparition des guerriers japonais, les valeurs du Bushidô, teintées de confusianisme, vont se répandre dans l'ensemble de la société japonaise comme modèle de pensée. Les valeurs d'effort, de fidélité et de ténacité vont peu à peu être reprises par les entreprises nippones, et pour l'éducation des enfants.