Les travaux de Charles Fort
Né le 6 août 1874 à Albany (état de New-York) dans une famille d'origine hollandaise, Charles Fort part de chez lui à l'âge de dix-huit ans pour échapper à son père tyrannique et devient reporter dans la ville de New York.
Il part ensuite pour l'Europe, va jusqu'en Afrique du Sud, où il attrape la malaria, puis revient à New York à 22 ans, où il épouse une servante de son père. Le couple s'installe dans le Bronx où il vit dans la pauvreté, tandis que Charles Fort va de petits boulots en petits boulots et tente de publier quelques nouvelles.
Pendant les trente années qui suivent, il passe son temps libre dans les bibliothèques de New York et de Londres, où il rédige des milliers de notes sur les phénomènes étranges mentionnés dans les journaux et les publications scientifiques. À plusieurs reprises, découragé, il détruit ses propres notes, mais recommence bientôt son travail.
En 1916, l'oncle de Charles Fort décède et lui lègue une somme modeste, ce qui lui permet de se concentrer davantage sur son écriture et de publier, trois ans plus tard, The Book of the Damned (« Le Livre des Damnés »), basé sur ses nombreuses notes.
Dans les années qui suivent, il publie trois autres ouvrages du même genre : New Lands en 1923, Lo! en 1931 et Wild Talents en 1932.
Fort se méfie de toutes les formes d'autorité, notamment scientifiques, une tendance qui se ressent dans ses ouvrages et que certains attribuent à son père sévère et violent. Cette méfiance le pousse à refuser de consulter un médecin lorsqu'il tombe malade, si bien qu'il décède le 3 mai 1932, vraisemblablement de leucémie. Il est enterré à Albany aux côtés de sa famille et ses dizaines de milliers de notes sont léguées à la New York Public Library.
Ses ouvrages ont rencontré un grand succès grâce à la qualité de leur rédaction et leur style humoristique, souvent mordant et provocant dans leur critique des aspects dogmatiques de la science de l'époque. En 1931, ses amis fondent la Fortean Society, dont Fort désapprouve l'existence et refuse la présidence : il refuse de devenir une figure d'autorité et prédit que ce genre d'organisation attirera des spiritualistes, des zélateurs et des gens croyant à l'existence de phénomènes écartés par la science, une attitude contraire au fortéanisme tel que le concevait Fort. Par la suite, d'autres organisations similaires verront le jour.