L'insaisissable trésor de l'Ile-aux-Chênes

par damino - 6832 vues - 0 com.
Mystère, légende, archéologie

A deux pas de la Nouvelle-Ecosse, une petite île retient l'attention des chasseurs de trésor depuis plus de deux siècles. Quel mystérieux trésor y a-t-on enterré? Et surtout, qui furent les mystérieux constructeurs du réseau de pièges dont plusieurs générations de chasseurs de trésor ne sont pas encore venus à bout?

C'est la plus bizarre des "îles au trésor" de la planète. D'ordinaire, les chercheurs savent ce qu'ils cherchent: un galion coulé avec telle cargaison. Tout ce qu'ils ignorent, c'est où chercher. Dans le cas de la petite Ile-aux-Chênes, au large de la Nouvelle-Ecosse, c'est le contraire: on sait où se trouve le "trésor". Mais on n'a pas l'ombre d'une idée de ce qu'il contient. Et surtout, on ignore qui a pu construire le système de pièges le plus ingénieux qu'une île au trésor ait jamais renfermé.

Au début, ça semblait facile : En 1795, Daniel McGinnis, un adolescent habitant sur le continent, qui s'amusait à chasser la perdrix dans cette île inhabitée, aperçoit une poulie de navire pendue à une branche de chêne.

Juste au-dessous, il remarque une légère dépression du sol, comme si on avait rebouché un trou. Persuadé qu'il s'agit d'un trésor laissé par les pirates, il court prévenir deux copains.

À quelques pieds de profondeur, ils rencontrent une rangée de dalles (flagstones ); ils l'enlèvent et continuent à creuser. À trois mètres (dix pieds), c'est une deuxième plate-forme, faite de billes de chêne (oak). Ils l'enlèvent et continuent à creuser.

Et ça continue ainsi pendant des jours. A six mètres (20 pieds), nouvelle plate-forme en chêne. À neuf mètres (30 pieds), une autre. Et sous elle, toujours cette terre tassée, avec de l'argile et des roches. Les garçons comprennent que ces plates-formes servent à se partager le poids des tonnes de terre. Sauf que neuf mètres de profondeur, c'est trop pour eux.
Ils abandonnent donc, et les choses en restent là pendant près de dix ans.

En 1804, un nommé Simeon Lynds entend parler de la découverte des trois jeunes garçons. Il forme une compagnie et apporte sur l'île du matériel de mines.

Les ouvriers dépassent sans problème le niveau atteint dix ans plus tôt et, en continuant à creuser, découvrent à leur tour, tous les dix pieds, des plates-formes recouvertes tantôt de couches d'algues, tantôt de charbon... et même de fibres de cocotier!

Dans l'esprit des plus rêveurs, l'association cocotiers = Antilles = pirates = trésor, est rapidement faite...

À la 9e plate-forme (27 mètres ou 90 pieds), première découverte intéressante: une lourde dalle de pierre marquée, au verso, d'une inscription dans un langage indéchiffrable. Elle est mise de côté, et il faudra longtemps avant que quiconque ne la juge digne d'intérêt...

Les ouvriers atteignent 33 mètres (110 pieds) et s'arrêtent pour la nuit. Le lendemain matin, surprise: le puits est rempli aux trois quarts d'eau! D'où vient-elle? On ne sait pas. Mais surtout, pourquoi le puits ne s'est-il pas rempli plus tôt? Sur le coup, on n'a pas de réponse. Pendant des semaines, les hommes écopent avec des seaux et des pompes improvisées, sans parvenir à abaisser le niveau d'eau.

Au printemps suivant, ils creusent un deuxième puits, dans l'espoir de prendre le trésor par en-dessous. Ils descendent jusqu'à 37 mètres (123 pieds) puis se dirigent vers le puits au trésor. Alors qu'ils l'atteignent, l'eau commence à jaillir avec force. Les ouvriers n'échappent que de justesse à la noyade. Le deuxième puits est lui aussi inondé.

Certains s'interrogent: l'eau a, comme par hasard, commencé à jaillir lorsqu'on a enlevé la dalle gravée. Cette dalle aurait-elle agi comme un bouchon? Le puits aurait donc été conçu comme une paille à l'intérieur de laquelle l'eau ne montera pas si on en bouche l'extrémité avec le doigt?

L'hypothèse est séduisante. Mais n'apporte aucune solution au problème. La compagnie abandonne. Lynds est ruiné.

En 1849, les recherches reprennent avec la coopérative de Truro. Il ne s'agit plus cette fois de creuser mais de faire des forages, pour savoir une fois pour toutes ce qui se trouve au fond. Les premiers résultats confirment les espoirs les plus fous: après avoir dépassé les 110 pieds, la foreuse passe à travers 10 cm de bois (le sommet d'une caisse?) et pénètre dans du métal en vrac !

Lorsqu'on remonte la foreuse, on y trouve des échantillons de chêne et ce qui semble être trois maillons en or d'une chaîne de gousset. C'est la première fois qu'on a la preuve que quelque chose de payant se trouve au fond. Encouragé, on refait descendre la foreuse. Au-delà du métal, elle traverse 20 cm de bois; sans doute le fond du coffre suivi du sommet d'un autre. Puis, 56 cm de métal en vrac. Puis, 10 cm de chêne (le fond du 2e coffre?) et 15 cm d'épinette (le plancher?).

Persuadés d'avoir enfin atteint la chambre au trésor, les chercheurs ne sont pas pour autant au bout de leurs peines: personne n'est encore parvenu à abaisser l'eau du puits, même avec des pompes.

A l'été 1850, ils décident donc de forer un second puits pour faciliter le pompage. Ils creusent jusqu'à 36 mètres (120 pieds ), un niveau jamais atteint jusque-là. Puis, ils se dirigent vers le premier puits, dans l'espoir d'atteindre le trésor par en-dessous. C'est la catastrophe: en moins de 20 minutes, le second puits se remplit au même niveau que le premier. Pire encore, à en juger par le bruit, les ouvriers en déduisent que le fond du puits au trésor s'est affaissé dans leur propre conduit. Lequel est maintenant tout aussi inondé que le premier puits. Chou blanc.

Ce n'est qu'à ce moment qu'un ouvrier a l'idée de goûter l'eau du puits: elle est salée. C'est donc de l'eau de mer, et non un lac souterrain. Le puits est relié à la mer: pas étonnant qu'on n'arrive pas à le pomper!

On finit par trouver dans une anse, à une centaine de mètres de là, un endroit d'où l'eau s'échappe, à marée basse, à travers le sable. Les ouvriers enlèvent aussitôt le sable et le gravier et s'aperçoivent que la plage a été recouverte d'une couche compacte de galets et de roches entre lesquels on a tassé des algues et des fibres de noix de coco. Autrement dit, quelqu'un a transformé 45 mètres de plage en éponge, puis recouvert le tout de sable. La plage au complet est artificielle!

Ce n'est pas tout: cinq conduits souterrains d'écoulement recouverts de gros galets et de roches plates conduisent à l'entrée d'un tunnel. À marée haute, l'eau s'infiltre par ces cinq conduits, et de là par le tunnel (no. 5, ci-contre), en direction du puits au trésor.

Et l'hypothèse de la paille se révèle exacte: quiconque enlève les plates-formes de chêne du puits, enlève les "bouchons" qui empêchaient l'eau de la mer d'atteindre le puits (sur le dessin ci-contre, 2 représente le niveau de la mer). Comme une paille qui ne se remplira pas si on en bouche une extrémité avec le doigt!

De toute évidence, les mystérieux constructeurs de cet ingénieux système se sont donnés un mal fou pour empêcher des intrus d'accéder à leur trésor...

Mais qui sont ces constructeurs? Au fil des générations, toutes les hypothèses y sont passées. Sauf qu'on estime que la construction du puits et des conduits aurait exigé une centaine d'hommes pendant six mois. Or, la région n'a gardé aucun souvenir d'une quelconque activité. L'île est à quelques coups de rames de la côte, il aurait donc été difficile de cacher un séjour de six mois aux riverains.

Aucune légende dans aucun port. On n'a jamais retrouvé la moindre trace d'une habitation humaine sur l'île. Bref, le mystère avec un grand M.

Du milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, plus d'une dizaine de compagnies ont tenté de récupérer le trésor de la mystérieuse Ile-aux-Chênes, au large de la Nouvelle-Ecosse. Toutes se sont butées aux problèmes d'inondations souterraines. Quelques personnes ont même perdu la vie, dans ces efforts répétés pour surmonter des obstacles ingénieusement dressés par on ne sait qui, il y a très longtemps.

La compagnie Truro, celle qui avait découvert la plage artificielle en 1850, a dû à son tour abandonner les travaux, ruinée, sans jamais être parvenue à pomper le puits principal. Après une autre vaine tentative pour atteindre le puits principal au moyen d'un autre tunnel, le fond du puits s'effondre en partie dans le tunnel, en partie on ne sait où, peut-être dans une grotte ou une cavité située dans les profondeurs de cette île.

En 1861, une nouvelle firme recommence le creusage. Le puits au trésor s'effondre encore une fois.

On achète une pompe à moteur. La chaudière éclate, tuant un ouvrier. La compagnie est en faillite en 1867.

Une troisième reprend en 1897 avec une pompe à vapeur. On creuse le puits jusqu'à 111 pieds , mais la pompe tombe en panne et l'eau s'élève à nouveau.

Écoeuré, on prend alors les grands moyens: on fore cinq trous dans le sol, dans lesquels on insère des charges de dynamite, le long de la direction présumée du tunnel d'irrigation, qui amène l'eau de mer jusqu'au puits. On fait sauter. L'eau est pompée, avec succès, pour la première fois en 90 ans.

Le forage reprend, et dépasse les niveaux de toutes les explorations précédentes. À 50 mètres (163 pieds), la pointe de la foreuse rencontre un obstacle : 17,5 cm de ce qui semble être du ciment. Sous le ciment, il y a dix centimètres de bois, puis un mètre de métal, puis de nouveau du bois et du ciment. Touche-t-on enfin au but? Il semble y avoir là une voûte de deux mètres. Les coffres placés 20 mètres plus haut, qu'un forage avait localisé 50 ans plus tôt - et dont on a perdu la trace lorsque le plancher qui les soutenait s'est effondré - ne l'auraient-ils été que pour satisfaire la curiosité, alors que le vrai trésor se trouverait plus bas?

Avant d'aller plus loin, en mai 1898, par mesure de prudence, on répand de la teinture rouge dans le fond du puits afin de s'assurer que le tunnel d'irrigation a bel et bien été détruit. On ne voit rien sur la plage: victoire!... jusqu'à ce que, plus tard dans la journée, des ouvriers aperçoivent une immense tache rouge qui recouvre une autre partie de la plage. Il existe donc un deuxième tunnel d'irrigation!

On cherche son entrée, en vain. Les forages continuent, se multiplient. Après des semaines de travail, dans un amoncellement de boue, les hommes ne peuvent même plus localiser le puits original. Après avoir investi plus de 115 000$, les nouveaux actionnaires décident d'abandonner.

Leurs successeurs n'auront pas plus de succès. En fait, le travail est devenu aujourd'hui considérablement plus difficile: l'île a tant et si bien été creusée qu'elle s'est transformée en une éponge. Les chênes ont disparu. Plus personne ne sait où se trouve le puits original. Et on n'a toujours pas l'ombre d'un indice sur ses constructeurs.

Mais on continue à creuser. Les actuels rêveurs sont ceux de la compagnie Triton Alliance, qui creusait toujours à l'été 1997. Mais c'est là tout ce qu'il était possible d'arracher à son président, M. Tobias. Pour le reste, comme d'habitude, le mutisme. On ne sait donc pas si Triton a trouvé quelque chose... ou si elle connaîtra le sort de ses prédécesseurs...

Source : SciencePresse, InfoParanormal

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Compléments d'enquête par "Leldoradingue" sur le forum-zététique

Sur le front de mer de Oak Island, en Caroline du nord, une maison de bois tournée vers le large porte le nom singulier de : "Sang, Sueur, Larmes", mais en toute bonne logique, c’est à Oak Island en Nouvelle Ecosse qu’on aurait dû la bâtir. En effet, là-bas se trouve une énigme archéologique unique en son genre qui a effectivement fait couler du sang, des larmes, beaucoup de sueur et quelques bouteilles d’encre aussi...

L’île minuscule de Oak Island abrite aujourd’hui un poignée de maisons. Elle appartient à deux ou trois propriétaires et n’a pas été ouverte au public durant ces deux dernières années. En 1795, elle était encore déserte.

C’est cette année-là que la légende a pris corps (son début n’est malheureusement pas étayé par des documents que l’on pourrait qualifier d’historiques, mais s’appuie sur une tradition orale) :

Un jour d’été, un jeune homme âgé de 16 ans du nom de Daniel McGinnis tente l’aventure avec son bateau : il ira explorer cet îlot qui a la particularité d’être le seul à être couvert de chênes parmi les trois cent soixante cinq que compte la baie Mahone. On le dit aussi parfois hanté par d’étranges lumières.

L’île étant proche de la côte, le jeune Daniel y aborde rapidement à la rame. Il est sans doute un peu déçu, car il ne trouve pas de bateau échoué ou de ruines propices à ses rêveries. Mais il découvre dans une clairière une dépression qui ne parait pas naturelle (la légende dit qu’il est tombé dedans). Il sonde la terre sommairement : elle est plus meuble dans le creux qu’à la périphérie. Le jeune homme est intrigué d’autant plus qu’une branche d’un chêne tout proche porte des traces de friction, comme si des cordes avaient longuement frotté contre l’écorce. Des histoires de trésors traînant depuis longtemps sur la côte, il se promet de revenir avec pelles, pioches et renfort.

Le lendemain, il est de retour sur l’île avec deux garçons de son âge. Ils dégagent un premier tronçon de puits de 4 mètres de diamètre sur 1 m 20 de profondeur. Là, ils mettent au jour un dallage en pierre d’un genre inhabituel qui les conforte dans l’idée qu’ils ont affaire à une chose peu banale. Ils creusent les jours suivants jusqu’à une profondeur de trois mètres. Leurs pioches butent alors sur un plancher de rondins solidement fixés dans la paroi du puits. Ils sont maintenant convaincus qu’une cache est toute proche : peut-être derrière ces rondins ? Les lourdes pièces de bois sont enlevées ; mais au-dessous il n’y a que 6 mètres de terre, jusqu’à un autre plancher semblable au premier. Avec fébrilité ils enlèvent le bois, mais trouvent encore de la terre. Courageusement, les trois jeunes gens décident pourtant de continuer leur descente, convaincus que plus la chose à découvrir sera profondément cachée, plus elle en vaudra la peine. Mais il leur faudra encore creuser 9 mètres pour aboutir à un nouveau palier de chêne sous lequel il n’y a toujours rien. Épuisés, ils abandonnent leur recherche.

Ils reviendront sur l’île huit ans plus tard, accompagnés d’un certain Simeon Lynds. Cet homme a mis assez d’argent de côté pour en consacrer une partie à la poursuite des recherches. La nouvelle équipe, pourvue d’une grande quantité d’échelles, se met à l’ouvrage et dégage une quatrième plate-forme de bois, puis encore trois autres, chaque fois séparées par trois mètres de terre. La cheminée atteint alors la profondeur impressionnante de 27 mètres! On ne se souvient pas d’un trésor enfoui si profondément !.. A ce moment, une pierre plate est déterrée, portant des inscriptions profondément gravées mais incompréhensibles. On continue de creuser jusqu’à une nouvelle plate-forme, mais la nuit étant venue la poursuite des travaux est reportée au jour suivant.

Le lendemain matin, une mauvaise surprise attend nos quatre chercheurs de trésor : le puits s’est rempli d’eau pendant la nuit. On tente de le vider mais le niveau ne baisse pas d’un pouce. Cette eau étant salée on comprend que le puits communique d’une façon ou d’une autre avec la mer. La décision est prise de creuser un deuxième trou non loin du premier. Lorsqu’il atteint 33 mètres on bifurque en direction de l’excavation principale, mais l’eau arrive là aussi, et il faut renoncer. Simeon Lynds, qui n’était à vrai dire pas bien riche, est de toute façon ruiné.

En 1849, une équipe nouvelle se forme, dotée d’une tarière de mine et d’un cheval. Cette fois on ne descend pas, mais on se contente de retirer des échantillons du fond. Des débris de bois sont remontés à travers l’eau, ainsi que des petits morceaux de métal faisant penser à un bout de chaîne de montre (des rumeurs parlent de maillons en or). Un minuscule morceau de parchemin est également mentionné, sur lequel on croit lire les lettres i et v.

Un autre puits parallèle est creusé, mais il se retrouve à son tour inondé.

C’est vers cette époque qu’une découverte curieuse est faite sur une plage. A marée basse on observe en plusieurs endroits que de l’eau s’écoule vers le large en même temps que le niveau baisse dans les puits. On comprend alors qu’un réseau de canaux souterrains aboutit à la base du puits originel. Ces canaux semblent remplis de fibre de coco, fruit introuvable sous le climat de la Nouvelle Ecosse.

En 1859, un groupe de 63 hommes s’organise avec le projet ambitieux d’assécher le puits. Ce n’est plus un mais trente chevaux qui sont amenés par bateau en même temps qu’une machine à vapeur. Mais la chaudière éclate au début des manœuvres, ébouillantant l’un des hommes. Les recherches s’arrêtent de nouveau.

Elles reprennent dans une grande confusion. D’autres prospecteurs s’étant provisoirement installés sur l’île, la zone située autour du puits est bientôt truffée de cheminées secondaires qui se remplissent d’eau et s’effondrent dans une désolante anarchie. On rapporte qu’un des membres de l’équipe la plus importante dit alors à son neveu "J’en ai vu assez pour être persuadé qu’un trésor est enterré là, mais j’en ai assez vu aussi pour être sûr que nous ne l’aurons jamais !". La suite des événements jusqu’au début du 20ème siècle est trop riche pour être rapportée ici dans tous ses détails. En 1931, on commence à soupçonner que le mystérieux contenu du puits est peut-être tombé dans une cavité naturelle à la suite des trop nombreux bouleversements qu’il a subis (de la dynamite a même été utilisée). En 1933, un certain Thomas Nixon, venu de la côte Ouest, propose d’entourer le site d’une couronne de plaques d’acier emboîtables, mais l’opération coûtant trop cher, il se contente de percer de nouveaux trous sans résultats. Il est suivi par d’innombrables chercheurs plus ou moins fantaisistes, dont un homme équipé simplement d’une pelle et d’une pioche ! En 1965 se produit un grave accident : quatre hommes sont mortellement asphyxiés par la descente imprévue des gaz d’échappement d’une pompe. Deux ans plus tard un géologue spécialisé dans la recherche du pétrole rattache l’île au continent et débarque peu après avec un gros excavateur à coquillages. Il creuse trois énormes trous, un au lieu supposé du puits originel, un sur la plage la plus proche et un à l’endroit d’un mystérieux triangle de pierres. Il ne découvre rien, mais inflige au site des dommages considérables.

L’île a beaucoup changé en deux siècles ; une route la relie maintenant au continent. Beaucoup de chênes roux, déracinés par les travaux ou décimés par des maladies ont été remplacés par des sapins.

On estime à un million et demi de dollars la somme totale engloutie dans une recherche qui semble sans fin. Plusieurs hommes y ont perdu la vie.

Une association nommée Alliance Triton possède de nos jours une partie importante de l’île. Elle cherche toujours le trésor et tente de réunir les fonds nécessaires à la réalisation d’un chantier définitif qui comprendra l’occlusion des canaux reliés à la plage. En 1971, elle a atteint une cavité remplie d’eau à une profondeur de 63 mètres (soit la hauteur d’une tour de 20 étages). On dit qu’une caméra sous-marine y a enregistré la vision sinistre d’une main coupée.

Une légende aussi vieille que la découverte du puits dit qu’il révélera son secret lorsque sept hommes seront morts et qu’il ne restera plus de chênes sur l’île. Sur Internet on raconte qu’il ne reste plus que deux ou trois chênes. C’est exagéré : il en reste encore beaucoup, mais six hommes sont déjà morts.

Pourquoi ce puits énigmatique est-il relié à la mer ?

Qui l’a construit ?

Que peut-il bien contenir ?

Le trésor de Oak Island a presque autant de détracteurs que de personnes convaincues de sa réalité. Nombreux sont en effet les éléments qui sont douteux. La pierre gravée a disparu plusieurs fois ; personne ne sait où elle se trouve actuellement. Les signes dont elle était soi-disant couverte ne sont pas convaincants, pas plus que la traduction qui en a été faite (“douze mètres en-dessous deux millions de livres sont enterrées”). Pourquoi encourager des pilleurs à creuser alors qu’on a pris tant de peine à cacher quelque chose ? A moins, bien sûr, que cette pierre ne soit, comme le pensent certains auteurs, qu’un piège destiné à mieux les exterminer (on a vu que lors des fouilles plusieurs puits secondaires se sont brusquement noyés, l’ultime bouchon de terre qui les séparait de l’eau s’étant désagrégé sans prévenir). Mais il est plus raisonnable de considérer que cette pierre n’a jamais existé et que sa légende a été imaginée par des amateurs d’histoires corsées ou éventuellement par ceux qui voulaient obtenir des crédits pour poursuivre les fouilles.
Rupert Furneaux, qui s’est longuement passionné pour cette énigme, a proposé une hypothèse assez séduisante. Selon lui, ce sont des ingénieurs et des soldats anglais qui sont à l’origine de l’affaire à la fin du XVIIIème siècle. Sir Henry Clinton, commandant en chef des Anglais pendant la Guerre d’Indépendance, avait des instructions pour se rendre à Halifax si nécessaire. Halifax est toute proche de la petite Oak Island. Il faut à Clinton un endroit sûr pour garder les sommes considérables dont il dispose comme effort de guerre. Une île déserte pas trop éloignée de la capitale ferait l’affaire. Pourquoi pas Oak Island ? Un de ses amis, ingénieur principal de l’armée Britannique, la connaît : il avait des responsabilités dans la baie Mahone quelques années plus tôt. Les torches brandies par les soldats travaillant de jour comme de nuit expliqueraient la légende d’île hantée. Rupert Furneaux suppose que l’argent n’a pas été caché au fond du puits mais dans une cache latérale non loin de la surface. Il pense que cette cache a été vidée de son contenu par les Anglais eux-mêmes. Dans cette hypothèse le puits ne serait qu’un leurre et les recherches condamnées à l’échec. L’idée est assez intéressante car une version signale un boulet de canon découvert dans les déblais. Mais elle laisse dans l’ombre bien des questions, ne serait-ce que celle-ci : pourquoi avoir dépensé tant d’énergie pour un simple leurre ?

J’ai vu quelques pictogrammes tirés du film enregistré par la caméra sous-marine ; ils ne sont pas convaincants en ce qui concerne les restes humains qu’on croit avoir détectés et qui seraient le résultat d’un accident survenu lors du deuxième creusement.

L’énigme du Money Pit est compliquée, ses différentes versions se contredisent et trop d’éléments sont incertains. Mais, que l’on trouve ou non un trésor, elle restera digne d’intérêt tant que l’on ne saura pas avec certitude qui a construit un dispositif aussi déconcertant et dans quel but.
Ce puits relié à la mer est pour certains un piège efficace : si l’on retire la terre et les rondins on provoque une inondation irréversible. Mais une autre explication présente l’avantage de rendre compréhensible le système de drains découvert sur une plage en 1850. Elle rend par ailleurs cohérents de nombreux éléments. Selon cette explication le trésor n’est qu’une légende. En creusant cette profonde excavation les Anglais ont en réalité construit une gigantesque pompe à effet siphon leur permettant de mettre rapidement leurs bateaux en cale sèche. Ce système comportait principalement une crique fermée par une digue et des canaux souterrains aboutissants au puits. A l'intérieur de ce dernier un gros bouchon de bois lesté de fer et relié à la surface par un treuil pouvait être monté ou descendu. En le manoeuvrant, il était possible de vider la crique ou de la remplir rapidement.
Si cette hypothèse est la bonne une question demeure malgré tout sans réponse : pourquoi, avant de quitter définitivement cet îlot désert, s’est-on donné la peine de combler un trou si profond ? A moins que ce ne soit pour garder secret cet ingénieux dispositif ?

Quelques précisions anecdotiques :

Plusieurs personnalités mondialement connues ont participé à la recherche du trésor, dont l’acteur Errol Flynn qui fut avant (et pendant) sa carrière cinématographique un authentique aventurier.
Les registres de la marine Britannique prouvent que la Baie Mahone a été fréquentée autrefois par des pirates.
Cette baie a connu d’autres énigmes dont une que j’ai retrouvée par hasard et qui semble maintenant oubliée : en 1883 fut aperçue dans la baie une créature marine de grande taille, parfois toute proche du rivage et qui ne correspondait, de près ou de loin, à rien de connu.

Dick Joltes, qui s’intéresse à cette énigme depuis quelques années et qui, comme moi, ne croit pas au trésor, a récemment reçu une lettre (e-mail) assez touchante qu’il m’a autorisé à reproduire (les lettres A&E désignent la chaîne de télévision américaine Art & Entertainment) :

“Mon père est mort à Oak Island en tentant de sauver M. Restall et son fils.
J'ai récemment été contacté par A&E pour leur donner des précisions sur les fouilles.
J’étais ce soir en train de feuilleter l’Internet pour voir s’il y avait quelque chose sur Oak Island. J’ai trouvé votre site.
Mon père croyait qu’il y avait un trésor et avait fait une recherche approfondie et une étude mathématique.
M. Restall et lui n'étaient pas là pour l'argent. Ils étaient intrigués par l’énigme. Karl croyait qu'il pourrait résoudre intellectuellement le mystère. Les gens de A&E m’ont demandé si je croyais en la malédiction. J’ai répondu que je croyais que la malédiction c’est la cupidité des hommes du genre de ceux qui ont relancé le projet après la mort de Karl et de M.Restall.
Six hommes sont morts à Oak Island. L’un d'eux était Karl Graeser, un sympathique homme d’affaires de Long Island qui soutenait M. Restall et sa famille parce qu'il croyait en leur courage et en leur persévérance. M. Restall est mort avec son fils Bobby”.

Source : http://oreedumystere.canalblog.com/archives/tresors_mysterieux/index.html

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