Ata, huit ans, 15 centimètres: le grand mystère d’un petit être

par damino - 5376 vues - 0 com.
Alien, ovni, ufologie

Depuis quelques jours, une photo fait la une des journaux anglo-saxons : un squelette d’une dizaine de centimètres au crâne et aux orbites disproportionnés. C’est la « star » peu glamour de « Sirius », le documentaire consacré aux OVNIs dont tout le monde parle depuis des semaines, voire des mois. Car le principal instigateur de ce projet est un spécialiste de l’autopromotion. Le Dr. Steven Greer, ancien urgentiste, s’est imposé sur la scène ufologique  comme le principal activiste de la « divulgation ».

Il est le fondateur du Center for Study of Extraterrestrial Intelligence (CSETI) et surtout du Disclosure Project, un lobby qui fait feu de tous bois pour inciter les pouvoirs publics américains à déballer tout ce qu’ils savent à propos de la présence extraterrestre sur Terre. Sans autre succès notable que de remplir les poches de Steven Greer qui facture, par exemple, 4000$ le privilège d’aller ‘étudier’ en sa compagnie des crop circles.

« Sirius » devait être le vaisseau-amiral de son « combat pour la vérité ». Malheureusement le documentaire n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Il s’agit plutôt d’un vaste fourre-tout des théories en vogue sautant allègrement des hypothèses conspirationnistes sur le 11 septembre à la mythique énergie libre, gratuite et inépuisable, que quelques chercheurs non-conformistes maîtriseraient déjà.

Les auteurs de « Sirius » choisissent de privilégier une approche complotiste, justifiant ainsi le lobbying de Steven Greer en faveur de la divulgation.

Le but de la manœuvre consiste à valider le sophisme à la base de toutes les théories de la conspiration :  Si ces faits existent, le gouvernement a tout intérêt à les tenir secrets. Puisque le gouvernement ne communique pas sur ces faits, c’est la preuve qu’il les cache. Donc, ces faits existent. CQFD


Mais de ce fatras émerge « Ata », le petit être humanoïde qui n’est pas un nouveau venu dans le pandémonium des amateurs d’étrange. La créature a été découverte en octobre 2013 dans le désert d’Atacama au Chili par Oscar Munoz, un archéologue amateur. Depuis dix ans, Ata est l’objet de spéculations effrénées : extraterrestre ? Singe écureuil ? Foetus  ?

Les auteurs de « Sirius » ont confié le corps à une équipe de l’Université de médecine de Stanford afin d’analyser son A.D.N. Les résultats obtenus confirment en partie une précédente étude réalisée à l’Université du Pays Basque quelques années auparavant concluant qu’il s’agit d’un foetus momifié.

Mais loin de dissiper le mystère ou de déboucher sur « la révélation historique » annoncée par les producteurs du documentaire, ils nous plongent dans un abîme de perplexité.

Le Dr. Garry Nolan, professeur de microbiologie et d’immunologie qui a dirigé cette étude, est formel : « Son ADN est humain. La séquence que nous avons analysée nous permet même de dire avec une quasi-certitude que sa mère était une Indienne de cette région du Chili. »

L’affaire serait donc réglée, Ata, la mini-momie vieille d’un siècle, selon les scientifiques, est un fœtus avorté. Et bien non : l’équipe de Garry Nolan a aussi pu estimer l’âge de petit corps : Ata n’est pas mort in utero : « Mon collègue, le Dr. Ralph Lachman spécialiste éminent des troubles osseux est arrivé à la conclusion surprenante que la dépouille est celle d’un enfant décédé à l’âge de six ou huit ans » explique Garry Nolan interrogé par le site OpenMinds.

Voici ce qu’écrit le Dr. Ralph Lachman, cofondateur et co-directeur du Skeletal Dysplasia Registry au Cedars-Sinaï, après avoir examiné le squelette d’Ata : « J’ai vu au cours de ma carrière de nombreuses anomalies osseuses et des déformations du squelette chez l’enfant. Ce spécimen ne relève, à ma connaissance, d’aucune classe de syndromes ou de troubles répertoriés. Il n’existe aucune forme de nanisme qui pourrait rendre compte des anomalies que présente ce spécimen. Plus intéressant encore, si l’on se base sur les caractéristiques standards de l’épiphysite des genoux, le spécimen a atteint un âge compris entre 6 et 8 ans. Il demeure la possibilité qu’il ait souffert d’une forme inconnue de progéria (maladie génétique caractérisée par un vieillissement prématuré). Mais, selon moi, cette probabilité est très faible. »

Il faut se représenter cet enfant, dont le lit aurait pu être une demi-noix de coco, « qui respirait, mangeait, et dont l’ensemble métabolisme fonctionnait. On doit aussi se poser la question suivante : quelle était sa taille à la naissance ? » commente Garry Nolan sur le Huffington Post. Le scientifique refuse, pour l’instant, d’échafauder des hypothèses. Mais il continue de travailler sur Ata et tente de mettre au point une technique permettant de confirmer les conclusions de Ralph Lachman sur l’âge de décès du petit être.

Les auteurs de « Sirius » n’ont pas ces précautions : ils concluent à l’origine extra-terrestre d’Ata. « Son ADN est humain », insiste Garry Nolan sur OpenMinds : « Si quelqu’un connaît une possibilité expliquant le fait qu’un ADN humain et un ADN extraterrestre soient identiques en tout point, nucléotide par nucléotide, cela va intéresser beaucoup de monde. »

Fastoche : l’ADN humain a été créé par des extraterrestres

Source : http://dark-zone.blog.parismatch.com/2013/04/30/ata-huit-ans-15-centimeres-le-grand-mystere-dun-petit-etre/

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