Un petit village, cuisant au soleil. Trois enfants — deux filles, un petit garçon — gardent des troupeaux...
Mais allons plutôt droit au but.
Le 13 octobre 1917, à Fatima (Portugal), lieu où s'élève actuellement une basilique, après que trois petits enfants eurent affirmé qu'une Dame de Lumière fuma senhorita de luz) les favorisait d'apparitions depuis plusieurs mois, une foule de curieux évaluée à cinquante mille personnes, ou même davantage, s'était massée dans l'attente d'un prodige, visible de tous. Ce prodige, affirmaient les enfants, avait été formellement annoncé par la Dame ; il aurait lieu en ce 13 octobre à midi (heure locale), « afin que tous pussent croire ».
Donc, cinquante mille personnes, venues des quatre coins du pays, et jusque de la capitale, Lisbonne, attendaient sous une pluie battante que l'apparition se manifestât d'une façon éclatante sous les yeux de tous, ou, encore, qu'il ne se passât absolument rien, ce qui était infiniment plus probable.
Un peu avant l'heure dite, la pluie cessa et les nuages commencèrent à dégager le ciel. Lorsqu'il fut exactement midi, heure locale, tandis que les trois enfants tombaient en extase, cinquante mille personnes — ou davantage — virent ce qui leur parut être le soleil, comme «décroché du firmament», et devenu semblable «à un disque d'argent poli, non aveuglant, aux arêtes nettement dessinées », frémir, basculer, et tournoyer sur lui-même en projetant des lueurs vives aux couleurs changeantes. Cessant ensuite de tournoyer, l'astre esquissa une descente en zigzag qui provoqua l'épouvante générale, et remonta enfin vers le ciel, où il « reprit son aspect normal », c'est-à-dire qu'il devint impossible de continuer à le regarder.
L'événement avait duré en tout une dizaine de minutes .
Aujourd'hui, Fatima est devenue un centre de pèlerinage célèbre dans le monde entier ; c'est le rival de notre Lourdes. La basilique y accueille chaque année des milliers de fidèles venus implorer la Vierge Marie. Des guérisons s'y produisent, ainsi que des conversions retentissantes. C'est un des hauts lieux de la catholicité du XXe siècle. Ne nous leurrons pas : ceci est grave. Certes, le miracle de Fatima ne fait pas partie des dogmes qu'un catholique se sent obligé de tenir pour Authentiques ; en fait, nombreux sont les croyants qui réservent sur ce point leur opinion. Néanmoins, Fatima est un lieu où des aveugles recouvrent la vue, où ceux qui pleurent reçoivent consolation, où des paralysés marchent. Cela seul pourrait suffire à provoquer le respect, ou tout au moins la discrétion, au sujet de tous les soleils qui dansent.
Loin de nous, d'ailleurs, la pensée de réduire le «miracle» au passage d'une vulgaire soucoupe volante — que rien ne nous autorise au demeurant à traiter de vulgaire... Qu'aurions-nous gagné, en effet, à cette transposition ? Quel avantage trouverions-nous à « expliquer » un miracle, invérifiable par essence, par la présence métallique, mais non moins invérifiable d'un vaisseau de l'espace?... La vraisemblance, ou l'invraisemblance, dans les deux cas, demeurerait exactement la même, une forme fantastique se substituant à une autre.
Mais les réflexions que nous vous proposons s'inscrivent sur un tout autre plan, et il est ici plus que jamais nécessaire de garder la tête froide. Que notre lecteur appartienne à la catégorie des croyants, des indifférents ou des sceptiques, nous le prions respectueusement de se contenter de suivre sans passion le simple enchaînement de raisonnements logiques. Nous verrons plus tard jusqu'où cette logique nous entraînera.
Mais allons plutôt droit au but.
Le 13 octobre 1917, à Fatima (Portugal), lieu où s'élève actuellement une basilique, après que trois petits enfants eurent affirmé qu'une Dame de Lumière fuma senhorita de luz) les favorisait d'apparitions depuis plusieurs mois, une foule de curieux évaluée à cinquante mille personnes, ou même davantage, s'était massée dans l'attente d'un prodige, visible de tous. Ce prodige, affirmaient les enfants, avait été formellement annoncé par la Dame ; il aurait lieu en ce 13 octobre à midi (heure locale), « afin que tous pussent croire ».
Donc, cinquante mille personnes, venues des quatre coins du pays, et jusque de la capitale, Lisbonne, attendaient sous une pluie battante que l'apparition se manifestât d'une façon éclatante sous les yeux de tous, ou, encore, qu'il ne se passât absolument rien, ce qui était infiniment plus probable.
Un peu avant l'heure dite, la pluie cessa et les nuages commencèrent à dégager le ciel. Lorsqu'il fut exactement midi, heure locale, tandis que les trois enfants tombaient en extase, cinquante mille personnes — ou davantage — virent ce qui leur parut être le soleil, comme «décroché du firmament», et devenu semblable «à un disque d'argent poli, non aveuglant, aux arêtes nettement dessinées », frémir, basculer, et tournoyer sur lui-même en projetant des lueurs vives aux couleurs changeantes. Cessant ensuite de tournoyer, l'astre esquissa une descente en zigzag qui provoqua l'épouvante générale, et remonta enfin vers le ciel, où il « reprit son aspect normal », c'est-à-dire qu'il devint impossible de continuer à le regarder.
L'événement avait duré en tout une dizaine de minutes .
Aujourd'hui, Fatima est devenue un centre de pèlerinage célèbre dans le monde entier ; c'est le rival de notre Lourdes. La basilique y accueille chaque année des milliers de fidèles venus implorer la Vierge Marie. Des guérisons s'y produisent, ainsi que des conversions retentissantes. C'est un des hauts lieux de la catholicité du XXe siècle. Ne nous leurrons pas : ceci est grave. Certes, le miracle de Fatima ne fait pas partie des dogmes qu'un catholique se sent obligé de tenir pour Authentiques ; en fait, nombreux sont les croyants qui réservent sur ce point leur opinion. Néanmoins, Fatima est un lieu où des aveugles recouvrent la vue, où ceux qui pleurent reçoivent consolation, où des paralysés marchent. Cela seul pourrait suffire à provoquer le respect, ou tout au moins la discrétion, au sujet de tous les soleils qui dansent.
Loin de nous, d'ailleurs, la pensée de réduire le «miracle» au passage d'une vulgaire soucoupe volante — que rien ne nous autorise au demeurant à traiter de vulgaire... Qu'aurions-nous gagné, en effet, à cette transposition ? Quel avantage trouverions-nous à « expliquer » un miracle, invérifiable par essence, par la présence métallique, mais non moins invérifiable d'un vaisseau de l'espace?... La vraisemblance, ou l'invraisemblance, dans les deux cas, demeurerait exactement la même, une forme fantastique se substituant à une autre.
Mais les réflexions que nous vous proposons s'inscrivent sur un tout autre plan, et il est ici plus que jamais nécessaire de garder la tête froide. Que notre lecteur appartienne à la catégorie des croyants, des indifférents ou des sceptiques, nous le prions respectueusement de se contenter de suivre sans passion le simple enchaînement de raisonnements logiques. Nous verrons plus tard jusqu'où cette logique nous entraînera.
Reprenons d'abord l'histoire de Fatima à son début.
Le 13 mai 1917 — le treizième jour du cinquième mois de la troisième année de la Grande Guerre — trois petits bergers, deux fillettes et un garçon, revinrent des champs comme à l'accoutumée ; mais ils ne tardèrent pas à laisser entendre, non sans quelques réticences, qu'une Dame.de Lumière, d'une grande beauté, s'était montrée à eux, flottant au-dessus de la cime d'un chêne vert. L'apparition avait parlé : elle demandait notamment aux pastoureaux de revenir en ce même lieu le 13 du mois suivant.
Cette déclaration reçut pour réponse quelques vigoureuses taloches. Tout le monde n'a pas le droit de se prendre pour Bernadette Soubirous, la sainte de Lourdes, surtout à soixante ans de distance, et il est fort déplaisant, pour des parents d'une humble famille, de se découvrir des enfants mythomanes. Cependant, la bonne réputation des bergers aidant, la curiosité des villageois fut suffisamment éveillée pour que, le 13 juin, une escorte accompagnât les petits à leur rendez-vous.
Là, les assistants purent voir les trois enfants tomber à genoux, cependant qu'une légère vapeur blanche se formait autour d'eux ; la lumière du jour, ainsi que la température, perdaient aussi de leur intensité ; une brise fraîche souffla. On ne distinguait aucune «belle dame», mais l'aînée des enfants, Lucia, parlait comme si elle s'adressait à quelqu'un, puis écoutait d'inaudibles réponses. Les villageois, eux, ne percevaient, selon leurs dires, qu'un léger bourdonnement... Au moment où Lucia signala le départ de la Dame, il se passa quelque chose : les branches du chêne vert s'inclinèrent comme entraînées dans la direction indiquée par la petite fille.
Rien d'étonnant si, le 13 juillet, plusieurs centaines de personnes s'agglomérèrent à la Cova da Iria, lieu des apparitions, pour assister à un spectacle en tous points semblable à celui du mois précédent. Lucia déclara ensuite que la « Dame» lui avait confié un certain nombre de «secrets». Cette fois le départ de la céleste visiteuse fut ponctué d'une détonation brutale, que tous entendirent, cependant qu'un portique de fortune, érigé pour l'occasion, fut secoué sur ses bases.
Les réactions ne se firent pas attendre. L'administrateur de l'arrondissement, incrédule, voulut faire avouer aux enfants qu'ils avaient tout inventés ; peine perdue. Il tenta ensuite de leur faire livrer les prétendus «secrets» de la Dame ; il n'y parvint pas. Le 13 août, tandis qu'une foule très considérable se dirigeait déjà vers la Cova da Iria, il se décida à séquestrer les petits fauteurs de désordres publics, les emmena à Ourem, la sous-préfecture, et les soumit à un nouvel interrogatoire, ensemble d'abord, puis séparément ; il menaça les enfants de les plonger dans une marmite d'huile bouillante s'ils persistaient dans leur mutisme : « Ton petit frère est déjà frit !» dit-il à l'une des fillettes, qui pâlit, mais continua de se taire. Les enfants passèrent le reste de la journée dans la prison, mêlés aux détenus de droit commun.
Pendant ce temps, à la Cova, les pèlerins assemblés apprennent que les enfants ne viendront pas. Consternation, puis fureur générale : certainement, en l'absence des bergers, il ne se produira rien. Pourtant, une sorte de coup de tonnerre retentit, semblable à l'éclatement d'un foguete (pétard), suivi d'un éclair. La nuée blanche s'élève du sol, et tout se passe comme si les enfants étaient là. Et cela dure une dizaine de minutes.
Quatre jours plus tard, les trois petits, rendus à leurs occupations ordinaires, voient tout à coup le vallon s'illuminer de la teinte jaune d'or qui précède généralement les apparitions, et voici que se montre la « Dame ». Lucia se jette à genoux et la supplie de faire en sorte que son entourage puisse la croire quand elle raconte ce qu'elle a vu. La Dame — au dire de Lucia, naturellement — promet pour le mois d'octobre un prodige éclatant.
Cette déclaration reçut pour réponse quelques vigoureuses taloches. Tout le monde n'a pas le droit de se prendre pour Bernadette Soubirous, la sainte de Lourdes, surtout à soixante ans de distance, et il est fort déplaisant, pour des parents d'une humble famille, de se découvrir des enfants mythomanes. Cependant, la bonne réputation des bergers aidant, la curiosité des villageois fut suffisamment éveillée pour que, le 13 juin, une escorte accompagnât les petits à leur rendez-vous.
Là, les assistants purent voir les trois enfants tomber à genoux, cependant qu'une légère vapeur blanche se formait autour d'eux ; la lumière du jour, ainsi que la température, perdaient aussi de leur intensité ; une brise fraîche souffla. On ne distinguait aucune «belle dame», mais l'aînée des enfants, Lucia, parlait comme si elle s'adressait à quelqu'un, puis écoutait d'inaudibles réponses. Les villageois, eux, ne percevaient, selon leurs dires, qu'un léger bourdonnement... Au moment où Lucia signala le départ de la Dame, il se passa quelque chose : les branches du chêne vert s'inclinèrent comme entraînées dans la direction indiquée par la petite fille.
Rien d'étonnant si, le 13 juillet, plusieurs centaines de personnes s'agglomérèrent à la Cova da Iria, lieu des apparitions, pour assister à un spectacle en tous points semblable à celui du mois précédent. Lucia déclara ensuite que la « Dame» lui avait confié un certain nombre de «secrets». Cette fois le départ de la céleste visiteuse fut ponctué d'une détonation brutale, que tous entendirent, cependant qu'un portique de fortune, érigé pour l'occasion, fut secoué sur ses bases.
Les réactions ne se firent pas attendre. L'administrateur de l'arrondissement, incrédule, voulut faire avouer aux enfants qu'ils avaient tout inventés ; peine perdue. Il tenta ensuite de leur faire livrer les prétendus «secrets» de la Dame ; il n'y parvint pas. Le 13 août, tandis qu'une foule très considérable se dirigeait déjà vers la Cova da Iria, il se décida à séquestrer les petits fauteurs de désordres publics, les emmena à Ourem, la sous-préfecture, et les soumit à un nouvel interrogatoire, ensemble d'abord, puis séparément ; il menaça les enfants de les plonger dans une marmite d'huile bouillante s'ils persistaient dans leur mutisme : « Ton petit frère est déjà frit !» dit-il à l'une des fillettes, qui pâlit, mais continua de se taire. Les enfants passèrent le reste de la journée dans la prison, mêlés aux détenus de droit commun.
Pendant ce temps, à la Cova, les pèlerins assemblés apprennent que les enfants ne viendront pas. Consternation, puis fureur générale : certainement, en l'absence des bergers, il ne se produira rien. Pourtant, une sorte de coup de tonnerre retentit, semblable à l'éclatement d'un foguete (pétard), suivi d'un éclair. La nuée blanche s'élève du sol, et tout se passe comme si les enfants étaient là. Et cela dure une dizaine de minutes.
Quatre jours plus tard, les trois petits, rendus à leurs occupations ordinaires, voient tout à coup le vallon s'illuminer de la teinte jaune d'or qui précède généralement les apparitions, et voici que se montre la « Dame ». Lucia se jette à genoux et la supplie de faire en sorte que son entourage puisse la croire quand elle raconte ce qu'elle a vu. La Dame — au dire de Lucia, naturellement — promet pour le mois d'octobre un prodige éclatant.
un globe de lumière glissant lentement et majestueusement à travers l'espace
Mais nous ne sommes encore qu'en août, et une entrevue intermédiaire a lieu le 13 septembre. Cette fois, vingt à trente mille personnes sont rassemblées autour des visionnaires, et déjà la mise en scène se complique de façon notable. En plus de la vapeur blanche entourant les enfants, un certain nombre parmi les assistants — mais non point tous I — aperçoivent un globe lumineux traversant majestueusement le ciel, venant d'orient et se dirigeant vers le chêne vert. Puis il cesse d'être visible. Dix minutes plus tard, la séance terminée, le même globe reparaît et s'éloigne vers le ciel. On se le montre du doigt, cependant qu'une vieille dame à cheveux blancs, missel en main, trépigne : « Je ne vois rien ! Je ne vois rien !... »
On constate alors qu'une pluie de corpuscules blancs, comparables à de minces flocons de neige, tombe du ciel et se désagrège au moment de toucher le sol.
Voici les termes exacts utilisés par des témoins de ces «phénomènes atmosphériques» (c'est ainsi qu'on les nomma) ; et n'oublions pas que ces témoins, lorsqu'ils s'expriment, conservent toujours présente l'idée qu'ils décrivent les circonstances d'une apparition mariale, d'où certaines expressions en accord avec cette idée.
Comme il demande à ce voisin son opinion sur ce globe, ce dernier répond sans hésiter :
Plus troublant est le fait que tout le monde ne percevait pas uniformément le spectacle, et que la réceptivité des témoins ne paraissait pas obligatoirement être en rapport avec leur foi. Les objets célestes ne sont-ils visibles que sous certains angles ? Imposent-ils une sorte de suggestion sur la pensée de certains ? Nous n'en savons rien. On pourrait, en tout cas, opérer à partir de là d'inquiétantes conjectures sur le fait que des engins de cet ordre pourraient nous survoler sans que nous les apercevions toujours.
On constate alors qu'une pluie de corpuscules blancs, comparables à de minces flocons de neige, tombe du ciel et se désagrège au moment de toucher le sol.
Voici les termes exacts utilisés par des témoins de ces «phénomènes atmosphériques» (c'est ainsi qu'on les nomma) ; et n'oublions pas que ces témoins, lorsqu'ils s'expriment, conservent toujours présente l'idée qu'ils décrivent les circonstances d'une apparition mariale, d'où certaines expressions en accord avec cette idée.
« A ma vive surprise, dit l'un d'eux, je vis clairement et distinctement un globe de lumière glissant lentement et majestueusement à travers l'espace (...) Puis subitement, avec la lumière extraordinaire qu'il dégageait, ce globe disparut à mes yeux, et le prêtre qui était à mes côtés cessa lui aussi de le voir, »
Comme il demande à ce voisin son opinion sur ce globe, ce dernier répond sans hésiter :
«qu'il s'agit sans doute du véhicule grâce auquel la Vierge Marie s'approchait des enfants..» «Tous ceux qui aperçurent ce globe, dit un autre texte, en retirèrent l'impression qu'il s'agissait d'un aéroplane de lumière apportant la Mère de Dieu au rendez-vous des pastoureaux, et la rapportant ensuite au Paradis... »
Ne cherchons pas à comprendre pourquoi, dans l'esprit de ces gens assemblés, la Mère de Jésus-Christ aurait ressenti le besoin d'utiliser un «véhicule», un «aéroplane», pour s'approcher de la Terre. Au point où nous en sommes, une telle proposition ne peut présenter qu'un caractère proprement délirant. Retenons seulement que, malgré l'absurdité flagrante d'une semblable hypothèse, l'impression machinalement ressentie par les témoins oculaires fut celle d'un «véhicule aérien» (le mot «aéroplane» servait alors à désigner les avions) et non d'un météore ou d'une pure allégorie. Plus troublant est le fait que tout le monde ne percevait pas uniformément le spectacle, et que la réceptivité des témoins ne paraissait pas obligatoirement être en rapport avec leur foi. Les objets célestes ne sont-ils visibles que sous certains angles ? Imposent-ils une sorte de suggestion sur la pensée de certains ? Nous n'en savons rien. On pourrait, en tout cas, opérer à partir de là d'inquiétantes conjectures sur le fait que des engins de cet ordre pourraient nous survoler sans que nous les apercevions toujours.
Passons à la pluie de corpuscules blancs :
« Sous les yeux émerveillés (des assistants) une sorte de flocons de neige (sic) ronds et brillants descendaient assez lentement vers le sol dans un formidable jet de lumière préternaturelle (Nde: au delà de la nature). » « Comme entraînés vers la Terre par l'irrésistible courant d'un fleuve de lumière, dont ils surpassaient par l'éclat l'éblouissante clarté, descendirent lentement du ciel une infinité de corpuscules blancs semblables à des flocons de neige qui, s'amincissant au fur et à mesure qu'on les voyait S’approcher, s'évanouissaient au moment de toucher le sol ».
Une dame déclara avoir vu un de ces «pétales de fleurs » tomber sur son épaule gauche ; elle voulut le saisir, mais ne trouva plus rien. De semblables pluies blanches se reproduisirent par la suite, à la Cova da Iria, notamment le 13 mai 1918, jour anniversaire de la première apparition, et le 1 3 mai 1924. Inscrivons tout de suite, pour mémoire, en regard de ce qui précède, un autre récit sans aucun rapport avec les miracles de Fatima ; celui d'une autre «pluie», non moins étrange, qui, en 1952, accompagna le passage d'une formation d'objets mystérieux (un cigare et plusieurs disques) dans le ciel d'Oloron, Basses-Pyrénées :
«Tous ces étranges objets laissaient derrière eux une abondante traînée qui tombait lentement vers le sol en se désagrégeant. Pendant quelques heures, il y en eut des paquets accrochés aux arbres, aux fils téléphoniques, sur le toit des maisons. »
C'était comme des fils de laine ou de nylon, ressemblant à des fils de la Vierge ; ils devenaient rapidement gélatineux, puis fondaient et disparaissaient. Parmi les nombreux assistants qui purent les recueillir et les tenir dans la main pendant quelques instants, se trouvaient les professeurs du collège ; l'un d'eux les examina attentivement, mais ne put en faire l'analyse, car ils se sublimèrent avant qu'il ne parvînt à un laboratoire. Même pluie, évoquant de la laine de verre, ou des fils de toile d'araignée, après une apparition d'engins célestes au- dessus de Graulhet (Tarn), cette fois en 1954 (le 13.octobre). Et encore le 18 octobre, à Vienne (Isère)... Des experts se penchèrent sur la question et proposèrent des explications « naturelles » plus étonnantes encore, par leur insuffisance, que le phénomène lui-même.
Le phénomène semble se produire statistiquement plus souvent en Octobre.© SOBEPS, 1981.
Laine de verre, fils d'araignée : ces comparaisons ne correspondent pas tout à fait aux «corpuscules blancs «qu'une pieuse préoccupation transforme en « pétales de fleurs ». Il reste cependant une analogie certaine entre ces diverses chutes de «mannes» célestes, «flocons de neige» ou... «fils de la Vierge», qui fondent rapidement à la chaleur du sol.
Revenons à Fatima, tandis que le jour se lève sur ce fameux 13 octobre, date fixée pour l'accomplissement du prodige destiné à servir de « preuve » à la véracité des récits de la petite Lucia. La Dame de Lumière a promis qu'après cela tout le monde pourrait la croire. Si le prodige s'accomplit, c'est que la pastourelle ne mentait pas, n'inventait rien. Aussi est-ce au nombre de cinquante à soixante-dix mille personnes, selon les évaluations retenues, que les spectateurs s'amassent aux alentours de la Cova da Iria. Dans cette foule, les croyants forment une majorité ; mais on distingue aussi de simples curieux, des sceptiques, et même des journalistes anticléricaux, venus se gausser de la crédulité publique. L'un d'eux, rédacteur en chef du journal socialiste O Seculo (le Siècle) donnera par la suite un témoignage particulièrement significatif, de par son absolue impartialité .
A dix heures, le ciel était couvert de nuages noirs, et la pluie tombait dru; mais nul ne songea à rebrousser chemin. Les photographies prises ce jour-là montrent le pittoresque de cette multitude hérissée de parapluies. Un peu avant l'heure habituelle des apparitions, et bien que le temps ne se fût guère amélioré, Lucia demanda que l'on fermât ces parapluies ; la supplique, transmise de bouche en bouche, fut rapidement exaucée.
Revenons à Fatima, tandis que le jour se lève sur ce fameux 13 octobre, date fixée pour l'accomplissement du prodige destiné à servir de « preuve » à la véracité des récits de la petite Lucia. La Dame de Lumière a promis qu'après cela tout le monde pourrait la croire. Si le prodige s'accomplit, c'est que la pastourelle ne mentait pas, n'inventait rien. Aussi est-ce au nombre de cinquante à soixante-dix mille personnes, selon les évaluations retenues, que les spectateurs s'amassent aux alentours de la Cova da Iria. Dans cette foule, les croyants forment une majorité ; mais on distingue aussi de simples curieux, des sceptiques, et même des journalistes anticléricaux, venus se gausser de la crédulité publique. L'un d'eux, rédacteur en chef du journal socialiste O Seculo (le Siècle) donnera par la suite un témoignage particulièrement significatif, de par son absolue impartialité .
A dix heures, le ciel était couvert de nuages noirs, et la pluie tombait dru; mais nul ne songea à rebrousser chemin. Les photographies prises ce jour-là montrent le pittoresque de cette multitude hérissée de parapluies. Un peu avant l'heure habituelle des apparitions, et bien que le temps ne se fût guère amélioré, Lucia demanda que l'on fermât ces parapluies ; la supplique, transmise de bouche en bouche, fut rapidement exaucée.
LA "DANSE" DU SOLEIL
A treize heures trente, heure officielle —mais midi, heure locale — les nuages commencent à se disperser. Les enfants tombent en extase ; la coutumière nuée blanche, par trois fois, se forme et s'élève au-dessus d'eux. Au bout de quelques instants, Lucia s'écrie brusquement : « Regardez le soleil ! » Surpris, les assistants qui scrutaient anxieusement le chêne vert dans l'espoir d'y apercevoir quelque chose ou quelqu'un font volte-face. Le prodige annoncé, alors, s'accomplit.
« Je pus voir le soleil, écrira l'un des assistants, semblable à un disque à bords nets, à l'arête vive, lumineux et brillant, mais n'imposant aux yeux nulle fatigue. J'entendis des gens le comparer à un disque d'argent mat ; mais cette image ne me parut pas exacte, car il s'agissait d'une couleur plus claire, active et riche, avec des chatoiements, comme l'orient d'une perle. Ce disque n'avait aucun lien de ressemblance avec la lune telle qu'on peut la voir par une nuit transparente et pure : il se voyait comme un astre vivant. A la différence de la lune, ii n'était pas sphérique ; il apparaissait comme un disque plat et poli, qu'on aurait taillé dans la nacre d'une coquille (...) et se distinguait nettement avec un bord taillé en arête comme une planche à dessin. »
Or, ce soleil argenté, discoïde et plat, ne devait pas se trouver à une très grande altitude ; car, au dire d'un autre témoin,
« Les nuages qui, légers, couraient de l'est à l'ouest, ne masquaient pas la lumière de l'astre, de sorte qu'on éprouvait l'impression que (ces nuages) passaient derrière le soleil, non devant ».
L' «astre» se trouvait donc à ce moment-là entre les nuages et la terre.
Soudain, le soleil frémit et bascula, puis se mit à tournoyer sur lui-même, en faisant jaillir dans toutes les directions des gerbes de lumière qui changeaient de couleur à intervalles réguliers. Tout le paysage s'en trouva coloré : « Mais, Madame, vous êtes jaune I » s'écria, raconte-t-on, un des assistants, avant que la dame ne devînt verte, puis bleue, puis cramoisie, en même temps que son entourage. Après deux ou trois minutes, le disque parut demeurer quelques secondes en suspens, puis il reprit son mouvement giratoire et multicolore. Enfin, devenu rouge-sang, il se mit à descendre, par une série de bonds successifs en zigzag dont chacun le rapprochait de la terre, où la chaleur ne cessait d'augmenter. Enfin, après un dernier balancement plus lent, le disque remonta rapidement vers le ciel, à ce moment-là complètement débarrassé de nuages. Et tout redevint normal en un instant; le Soleil, immobile en plein ciel, brillait de son éclat insoutenable, empêchant la foule de continuer à le regarder.
Les vêtements de ceux qui, depuis le matin avaient pataugé sous la pluie, étaient entièrement secs[[3]]url:#_ftn3 .
Pendant que nous conservons encore présents à notre mémoire les termes dont se sont servis les spectateurs de la «danse du Soleil», profitons-en pour les rapprocher de témoignages plus actuels, concernant les «objets volants non identifiés » ; nous ne nous étonnerons peut-être plus de les voir coïncider étroitement.
Fatima (extraits des rapports officiellement consignés).
Témoignage décrivant des soucoupes volantes (relevés dans les ouvrages d'Aimé Michel et de Donald Keyhoe).
Il ne serait pas raisonnable de supposer que les responsables de ces relations, décrivant des objets célestes de ces derniers temps, aient pu être influencés par le souvenir de récits antérieurs, et cela pour la raison bien simple qu'ils devaient les ignorer pour la plupart.
Les événements de Fatima avaient eu lieu à une époque où les pages des journaux étaient presque entièrement consacrées à l'évolution des opérations militaires, et les nouvelles du front laissaient peu de place aux faits divers, surtout quand ils avaient pour théâtre un petit village inconnu, perdu au cœur du Portugal. Peu nombreux furent ceux qui, dans le monde, prirent alors la peine de se demander ce qui avait pu se passer à Fatima. Plus tard, les pèlerinages attirèrent l'attention des journalistes, mais leurs récits demeuraient succincts. Il n'est donc pas possible de prétendre que les ressemblances relevées ci-dessus aient pu avoir pour origine des réminiscences même vagues : sur cent personnes choisies au hasard, combien seraient actuellement capables de fournir quelques précisions sur la fameuse «danse du Soleil» ?
Il est remarquable, au demeurant, de constater que nulle part il ne s'est trouvé quelqu'un pour procéder, tout au moins ouvertement, à un rapprochement qui paraissait pourtant devoir s'imposer ; si, d'aventure, d'aucuns ont pu y songer, ils se sont bien gardés d'en faire état, par crainte sans doute de se voir entraînés sur une pente dangereuse.
Ceux qui, cependant, se trouvèrent plus ou moins directement intéressés par les prodiges de la Cova da Iria, se livrèrent peu après l'événement à toutes sortes d'enquêtes pour essayer de comprendre ce qui s'était produit en réalité.
Aucun observatoire de notre planète, nous nous en doutons, n'avait remarqué la moindre anomalie dans le comportement du Soleil, en ce 13 octobre 1917 : l'astre du jour n'avait donc pas vraiment «dansé », ni jeté des étincelles, ni changé de couleur .
Et cependant, la foule avait vu. Alors, on parla d'hallucination collective, et l'on admettra sans peine que ce fut là l'hypothèse la mieux accueillie.
Les partisans de Fatima objectèrent que rien ne pouvait justifier la forme particulièrement insolite qu'avait revêtue cette prétendue hallucination. En effet, les spectateurs de la Cova da Iria, si portés qu'ils fussent à accueillir l'idée d'un prodige imminent, s'attendaient à « voir «apparaître la Sainte Vierge, ou le Christ, ou même toute la Sainte Famille réunie, ou bien à assister à une nouvelle pluie de fleurs blanches, ou quelque autre phénomène en rapport avec les apparitions ; dans cette attente, ils s'étaient tous tournés dans la direction du chêne vert, centre habituel des manifestations précédentes. Absolument personne, au moment où Lucia jeta son cri : « Regardez le soleil I » ne pouvait imaginer un spectacle aussi abracadabrant, encore moins communiquer à la foule tout entière une vision uniforme d'une fantasmagorie aussi imprévisible ; d'autant plus que cette même foule, pour « voir », dut opérer un mouvement de volte-face et tourner le dos au chêne vert.
Cet argument psychologique ne s'avéra pas suffisant pour convaincre les partisans de l'hallucination ; il en surgit alors un autre, beaucoup plus solide. A quelques kilomètres de la Cova da Iria, les habitants d'un village, qui vaquaient à leurs occupations ordinaires, — et qui, par conséquent, ne se trouvaient pas dans une ambiance propice à l'hallucination, — avaient eu le regard attiré par le spectacle insolite du disque en mouvement, et purent l'observer à distance. Ils s'étaient tous réunis sur la place, se demandant quelle signification accorder à ce phénomène.
Or, si l'on accepte de considérer comme «possible» qu'une hallucination collective s'empare unanimement d'une foule composée de plus de cinquante mille individus rassemblés en un même lieu sous l'effet d'une préoccupation identique, il n'en va pas de même lorsque deux foules se trouvent séparés par une distance de plusieurs kilomètres, et lorsque l'un des deux groupes n'a subi au préalable aucune préparation psychologique. Dans de telles conditions, l'hallucination devient, du point de vue scientifique même, tout à fait improbable.
Il reste donc que les pèlerins de la Cova auraient réellement vu une «chose», identifiée à tort avec le soleil, se livrant dans le ciel — ou plus exactement entre la terre et les nuages, — à des mouvements spectaculaires.
La tentation est grande, alors, de s'arrêter en disant : « Eh bien, soit La foule de Fatima a pris pour le soleil une soucoupe volante. Il n'y a donc pas eu de miracle, car le passage d'un engin non identifié n'appartient pas à cette catégorie d'événements.» Mais sommes-nous plus avancés pour autant ? Si nous ignorons le mécanisme secret d'un miracle, nous ne savons pas davantage ce qu'est une soucoupe volante ; il n'y a donc aucun intérêt à remplacer celui-ci par celle-là, et nous voici Grosjean comme devant.
Malheureusement, tout n'est pas aussi simple.
Il est impossible de s'en tirer par des conclusions aussi hâtives : car il se trouve — bon gré mal gré — que les tournoiements de l'« objet» au-dessus de la Cova da Iria sont absolument inséparables de tout un contexte religieux.
Le «prodige » se déroulant sur le lieu-dit, à l'heure dite, selon ce qui avait été exactement annoncé par les trois petits visionnaires, se présente comme une confirmation de leur sincérité ; les enfants ont pu tout inventer, sauf cela. L'hypothèse même d'un pur hasard, amenant au-dessus de la Cova un engin interplanétaire attiré par la vue d'une foule énorme massée en un lieu désert, ne peut pas être retenue ; car elle laisserait sans explication les autres phénomènes, de moins grande envergure, qui s'étaient déjà produits le 13 des mois précédents. La répétition d'un tel «hasard», à un mois d'intervalle, jour pour jour, ne cadre pas avec le calcul des probabilités.
Nous voilà contraints d'admettre qu'il y eut corrélation certaine entre les dires des enfants et l'accomplissement de leur prédiction. Et comme il leur était impossible, — près de deux mois à l'avance, — de prévoir par eux-mêmes le jour exact où l'événement se produirait, il faut en conclure qu'ils en avaient été avertis. Nous en arrivons donc à considérer comme nécessaire l'éventualité d'un contact unissant les pastoureaux et les auteurs inconnus du « prodige » : entre les enfants et leurs visiteurs, il y a eu, en quelque sorte, connivence ; et les paroles qu'ils ont prononcées, provoquant le rassemblement d'une foule, leur avaient été dictées.
Par qui ?
Par quelqu'un ou quelque chose qui leur parut être une Dame de Lumière, et cette Dame parlait. Elle parlait même portugais, — à moins qu'elle ne s'exprimât par télépathie, ses concepts se présentant tout formulés à l'esprit de ses interlocuteurs... Et, bien qu'elle vînt «du ciel», selon ses propres paroles, ou à tout le moins d'un autre monde, elle connaissait suffisamment les caprices de notre calendrier occidental pour ne point se tromper dans le compte des mois de trente et trente et un jours, de telle sorte qu'elle ne manquait aucun des rendez-vous fixés au 13 de chaque mois.
Bien mieux, cette Dame de Lumière était manifestement au courant des croyances religieuses des petits Portugais, puisqu'elle leur tenait des propos en rapport avec ces croyances... Elle prétendait se nommer Notre-Dame du Rosaire, parlait de son Fils, «que les péchés des hommes offensaient», et se répandait en discours édifiants, recommandant le repentir, la pénitence, et la prière.
Il existe donc des rapports inextricables entre ce quelque chose qui ressemble à une Dame lumineuse (visible pour de très rares individus), cette autre chose qui se présente sous la forme de disques colorés (visibles d'un beaucoup plus grand nombre), et enfin la propagation à travers les siècles d'une certaine doctrine morale : doctrine qui, nous le verrons, n'est pas de celles qui vont universellement « de soi »,
La petite Lucia, qui vit encore aujourd'hui, s'efforce de mettre en pratique les conseils qui lui furent prodigués : elle est religieuse dans un couvent du Portugal, et chacun d'entre nous put l'entrevoir un instant sur les écrans de la télévision alors qu'elle accueillait à Fatima le pape Paul VI venu fêter solennellement en 1967, le cinquantenaire des « apparitions ».
« Je pus voir le soleil, écrira l'un des assistants, semblable à un disque à bords nets, à l'arête vive, lumineux et brillant, mais n'imposant aux yeux nulle fatigue. J'entendis des gens le comparer à un disque d'argent mat ; mais cette image ne me parut pas exacte, car il s'agissait d'une couleur plus claire, active et riche, avec des chatoiements, comme l'orient d'une perle. Ce disque n'avait aucun lien de ressemblance avec la lune telle qu'on peut la voir par une nuit transparente et pure : il se voyait comme un astre vivant. A la différence de la lune, ii n'était pas sphérique ; il apparaissait comme un disque plat et poli, qu'on aurait taillé dans la nacre d'une coquille (...) et se distinguait nettement avec un bord taillé en arête comme une planche à dessin. »
Or, ce soleil argenté, discoïde et plat, ne devait pas se trouver à une très grande altitude ; car, au dire d'un autre témoin,
« Les nuages qui, légers, couraient de l'est à l'ouest, ne masquaient pas la lumière de l'astre, de sorte qu'on éprouvait l'impression que (ces nuages) passaient derrière le soleil, non devant ».
L' «astre» se trouvait donc à ce moment-là entre les nuages et la terre.
Soudain, le soleil frémit et bascula, puis se mit à tournoyer sur lui-même, en faisant jaillir dans toutes les directions des gerbes de lumière qui changeaient de couleur à intervalles réguliers. Tout le paysage s'en trouva coloré : « Mais, Madame, vous êtes jaune I » s'écria, raconte-t-on, un des assistants, avant que la dame ne devînt verte, puis bleue, puis cramoisie, en même temps que son entourage. Après deux ou trois minutes, le disque parut demeurer quelques secondes en suspens, puis il reprit son mouvement giratoire et multicolore. Enfin, devenu rouge-sang, il se mit à descendre, par une série de bonds successifs en zigzag dont chacun le rapprochait de la terre, où la chaleur ne cessait d'augmenter. Enfin, après un dernier balancement plus lent, le disque remonta rapidement vers le ciel, à ce moment-là complètement débarrassé de nuages. Et tout redevint normal en un instant; le Soleil, immobile en plein ciel, brillait de son éclat insoutenable, empêchant la foule de continuer à le regarder.
Les vêtements de ceux qui, depuis le matin avaient pataugé sous la pluie, étaient entièrement secs[[3]]url:#_ftn3 .
Pendant que nous conservons encore présents à notre mémoire les termes dont se sont servis les spectateurs de la «danse du Soleil», profitons-en pour les rapprocher de témoignages plus actuels, concernant les «objets volants non identifiés » ; nous ne nous étonnerons peut-être plus de les voir coïncider étroitement.
Fatima (extraits des rapports officiellement consignés).
« Un disque à bords nets, à l'arête vive, lumineux et brillant, mais n'imposant aux yeux nulle fatigue.» « J'entendis des gens le comparer à un disque d'argent mat ; mais cette image ne me parut pas exacte, car il s'agissait d'une couleur plus claire, active et riche comme l'orient d'une perle. » « Ce disque nacré était animé par le vertige du mouvement. Ce n'était pas le scintillement d'un astre en pleine activité : il tournait sur lui-même à une vitesse impétueuse.» « Soudain transformé en roue de feu, le soleil faisait jaillir dans toutes les directions des gerbes de lumière bleue, rouge, violette, jaune, verte.»« Soudain décroché du firmament, le soleil sembla ricocher sur l'azur par une série de sauts en cascade...» «Il s'approchait par une suite de bonds effectués en zigzag.»«Comme s'il hésitait, le soleil se balança avant que d'aller, rappelé par un ordre mystérieux, reprendre sa place au haut de la voûte céleste. »« Les vêtements de ceux qui, depuis le matin, avaient pataugé sous la pluie, étaient entièrement secs. »
Témoignage décrivant des soucoupes volantes (relevés dans les ouvrages d'Aimé Michel et de Donald Keyhoe).
- « Un disque lumineux, grand comme la pleine lune, mais brillant d'un éclat plus vif, était suspendu immobile (dans le ciel nocturne). Soudain l'objet bascula... » (Un boulanger d'Arras, 1954.)
- « L'objet était éclairé d'une lumière pâle, non aveuglante, un peu semblable à celle du néon. » (L'équipage d'un avion d'Air France, 1954.)
- « On eût dit une roue semblable à du métal chauffé au rouge, tournant sur elle-même. » (L'équipage d'un avion de ligne de la T.W.A. aux États-Unis, en 1952).
- « Rayonnant d'abord d'un bleu intense, l'objet vira bientôt au blanc, cependant qu'un halo rouge apparaissait sur ses bords. L'objet se mouvait sur lui-même, animé d'un tournoiement rapide. » (Observation consignée à Dole (Jura) en 1954.)
- « Au-dessus de Phœnix (Arizona) l'engin passe successivement du rouge au vert, puis du jaune au bleu. » (1952).
- «Quand l'engin commença à dus cendre, il se mit à osciller en feuillu morte ou, si l'on veut, à la manière d'un pendule... Puis il resta en suspension dans le ciel en tournoyant comme une toupie, »(Lieutenant J. Kilburn, à bord d'un chasseur à réaction, septembre 1942.)
- « La dernière descente fut en feuille morte, puis après s'être un instant balancé comme un pendule, l'engin obliqua rapidement et disparut, » (Le Bourget, 1952.)
- «Après le passage d'un engin dégageant une chaleur intense, un négociant en bois de Lusigny, près de Troyes, constate qu'en dépit de la pluie, la terre et les arbres sont aussi secs qu'en plein soleil,» (20 octobre 1954.)
Il ne serait pas raisonnable de supposer que les responsables de ces relations, décrivant des objets célestes de ces derniers temps, aient pu être influencés par le souvenir de récits antérieurs, et cela pour la raison bien simple qu'ils devaient les ignorer pour la plupart.
Les événements de Fatima avaient eu lieu à une époque où les pages des journaux étaient presque entièrement consacrées à l'évolution des opérations militaires, et les nouvelles du front laissaient peu de place aux faits divers, surtout quand ils avaient pour théâtre un petit village inconnu, perdu au cœur du Portugal. Peu nombreux furent ceux qui, dans le monde, prirent alors la peine de se demander ce qui avait pu se passer à Fatima. Plus tard, les pèlerinages attirèrent l'attention des journalistes, mais leurs récits demeuraient succincts. Il n'est donc pas possible de prétendre que les ressemblances relevées ci-dessus aient pu avoir pour origine des réminiscences même vagues : sur cent personnes choisies au hasard, combien seraient actuellement capables de fournir quelques précisions sur la fameuse «danse du Soleil» ?
Il est remarquable, au demeurant, de constater que nulle part il ne s'est trouvé quelqu'un pour procéder, tout au moins ouvertement, à un rapprochement qui paraissait pourtant devoir s'imposer ; si, d'aventure, d'aucuns ont pu y songer, ils se sont bien gardés d'en faire état, par crainte sans doute de se voir entraînés sur une pente dangereuse.
Ceux qui, cependant, se trouvèrent plus ou moins directement intéressés par les prodiges de la Cova da Iria, se livrèrent peu après l'événement à toutes sortes d'enquêtes pour essayer de comprendre ce qui s'était produit en réalité.
Aucun observatoire de notre planète, nous nous en doutons, n'avait remarqué la moindre anomalie dans le comportement du Soleil, en ce 13 octobre 1917 : l'astre du jour n'avait donc pas vraiment «dansé », ni jeté des étincelles, ni changé de couleur .
Et cependant, la foule avait vu. Alors, on parla d'hallucination collective, et l'on admettra sans peine que ce fut là l'hypothèse la mieux accueillie.
Les partisans de Fatima objectèrent que rien ne pouvait justifier la forme particulièrement insolite qu'avait revêtue cette prétendue hallucination. En effet, les spectateurs de la Cova da Iria, si portés qu'ils fussent à accueillir l'idée d'un prodige imminent, s'attendaient à « voir «apparaître la Sainte Vierge, ou le Christ, ou même toute la Sainte Famille réunie, ou bien à assister à une nouvelle pluie de fleurs blanches, ou quelque autre phénomène en rapport avec les apparitions ; dans cette attente, ils s'étaient tous tournés dans la direction du chêne vert, centre habituel des manifestations précédentes. Absolument personne, au moment où Lucia jeta son cri : « Regardez le soleil I » ne pouvait imaginer un spectacle aussi abracadabrant, encore moins communiquer à la foule tout entière une vision uniforme d'une fantasmagorie aussi imprévisible ; d'autant plus que cette même foule, pour « voir », dut opérer un mouvement de volte-face et tourner le dos au chêne vert.
Cet argument psychologique ne s'avéra pas suffisant pour convaincre les partisans de l'hallucination ; il en surgit alors un autre, beaucoup plus solide. A quelques kilomètres de la Cova da Iria, les habitants d'un village, qui vaquaient à leurs occupations ordinaires, — et qui, par conséquent, ne se trouvaient pas dans une ambiance propice à l'hallucination, — avaient eu le regard attiré par le spectacle insolite du disque en mouvement, et purent l'observer à distance. Ils s'étaient tous réunis sur la place, se demandant quelle signification accorder à ce phénomène.
Or, si l'on accepte de considérer comme «possible» qu'une hallucination collective s'empare unanimement d'une foule composée de plus de cinquante mille individus rassemblés en un même lieu sous l'effet d'une préoccupation identique, il n'en va pas de même lorsque deux foules se trouvent séparés par une distance de plusieurs kilomètres, et lorsque l'un des deux groupes n'a subi au préalable aucune préparation psychologique. Dans de telles conditions, l'hallucination devient, du point de vue scientifique même, tout à fait improbable.
Il reste donc que les pèlerins de la Cova auraient réellement vu une «chose», identifiée à tort avec le soleil, se livrant dans le ciel — ou plus exactement entre la terre et les nuages, — à des mouvements spectaculaires.
La tentation est grande, alors, de s'arrêter en disant : « Eh bien, soit La foule de Fatima a pris pour le soleil une soucoupe volante. Il n'y a donc pas eu de miracle, car le passage d'un engin non identifié n'appartient pas à cette catégorie d'événements.» Mais sommes-nous plus avancés pour autant ? Si nous ignorons le mécanisme secret d'un miracle, nous ne savons pas davantage ce qu'est une soucoupe volante ; il n'y a donc aucun intérêt à remplacer celui-ci par celle-là, et nous voici Grosjean comme devant.
Malheureusement, tout n'est pas aussi simple.
Il est impossible de s'en tirer par des conclusions aussi hâtives : car il se trouve — bon gré mal gré — que les tournoiements de l'« objet» au-dessus de la Cova da Iria sont absolument inséparables de tout un contexte religieux.
Le «prodige » se déroulant sur le lieu-dit, à l'heure dite, selon ce qui avait été exactement annoncé par les trois petits visionnaires, se présente comme une confirmation de leur sincérité ; les enfants ont pu tout inventer, sauf cela. L'hypothèse même d'un pur hasard, amenant au-dessus de la Cova un engin interplanétaire attiré par la vue d'une foule énorme massée en un lieu désert, ne peut pas être retenue ; car elle laisserait sans explication les autres phénomènes, de moins grande envergure, qui s'étaient déjà produits le 13 des mois précédents. La répétition d'un tel «hasard», à un mois d'intervalle, jour pour jour, ne cadre pas avec le calcul des probabilités.
Nous voilà contraints d'admettre qu'il y eut corrélation certaine entre les dires des enfants et l'accomplissement de leur prédiction. Et comme il leur était impossible, — près de deux mois à l'avance, — de prévoir par eux-mêmes le jour exact où l'événement se produirait, il faut en conclure qu'ils en avaient été avertis. Nous en arrivons donc à considérer comme nécessaire l'éventualité d'un contact unissant les pastoureaux et les auteurs inconnus du « prodige » : entre les enfants et leurs visiteurs, il y a eu, en quelque sorte, connivence ; et les paroles qu'ils ont prononcées, provoquant le rassemblement d'une foule, leur avaient été dictées.
Par qui ?
Par quelqu'un ou quelque chose qui leur parut être une Dame de Lumière, et cette Dame parlait. Elle parlait même portugais, — à moins qu'elle ne s'exprimât par télépathie, ses concepts se présentant tout formulés à l'esprit de ses interlocuteurs... Et, bien qu'elle vînt «du ciel», selon ses propres paroles, ou à tout le moins d'un autre monde, elle connaissait suffisamment les caprices de notre calendrier occidental pour ne point se tromper dans le compte des mois de trente et trente et un jours, de telle sorte qu'elle ne manquait aucun des rendez-vous fixés au 13 de chaque mois.
Bien mieux, cette Dame de Lumière était manifestement au courant des croyances religieuses des petits Portugais, puisqu'elle leur tenait des propos en rapport avec ces croyances... Elle prétendait se nommer Notre-Dame du Rosaire, parlait de son Fils, «que les péchés des hommes offensaient», et se répandait en discours édifiants, recommandant le repentir, la pénitence, et la prière.
Il existe donc des rapports inextricables entre ce quelque chose qui ressemble à une Dame lumineuse (visible pour de très rares individus), cette autre chose qui se présente sous la forme de disques colorés (visibles d'un beaucoup plus grand nombre), et enfin la propagation à travers les siècles d'une certaine doctrine morale : doctrine qui, nous le verrons, n'est pas de celles qui vont universellement « de soi »,
La petite Lucia, qui vit encore aujourd'hui, s'efforce de mettre en pratique les conseils qui lui furent prodigués : elle est religieuse dans un couvent du Portugal, et chacun d'entre nous put l'entrevoir un instant sur les écrans de la télévision alors qu'elle accueillait à Fatima le pape Paul VI venu fêter solennellement en 1967, le cinquantenaire des « apparitions ».
L'ENTRACTE
Peut-être n'est-il pas inutile de marquer maintenant un léger temps d'arrêt afin de reprendre souffle. Avant d'aborder de nouvelles découvertes, avant d'essayer d'en tirer des conclusions, jetons un rapide coup d'œil sur le chemin parcouru.
En fait, l'opinion qui prévaut aujourd'hui parmi les hommes de science est que les planètes voisines n'ont pu donner naissance à une vie tant soit peu comparable à la nôtre. Quant aux globes qui gravitent autour des soleils lointains, ils supposent des voyages d'une durée décourageante. Conclusion : nous ne devons pas nous attendre à des surprises de ce côté-là, les Extra-terrestres ne viendront pas chez nous.
Raisonnement impeccable, que viendrait cependant réduire à merci le moindre astronef dûment homologué : il ne servirait à rien de crier aux Martiens : « Retirez-vous, nous savons que votre existence est impossible, donc vous n'êtes pas. » Si une chose jugée impossible se produit, c'est qu'elle n'était pas impossible et que nos jugements se fondaient sur des données fausses. Le vol des plus-lourds- que-l'air fut naguère déclaré impossible, mais aujourd'hui nos avions volent. Vouloir atteindre la lune était jadis synonyme de folie mégalomane, mais la lune est aujourd'hui atteinte, photographiée, creusée.
Soyons prudents.
Non seulement religieux, mais aussi technique.
Par une série d'initiations d'origine extra-terrestre s'expliquerait la propagation de certaines connaissances peu en rapport avec le niveau intellectuel de nos ancêtres. Par exemple, la science astronomique des Chaldéens, née sans le secours de télescopes ; ou encore les notions concernant les propriétés du naphte, le pétrole natif, que les sages se transmettaient dans le plus grand secret. On a également souligné, dans l'Ancien Testament, plusieurs passages pouvant donner à penser que l'Arche d'alliance, confiée dès le Sinaï à la garde des prêtres hébreux, était un accumulateur d'énergie électrique dont les décharges provoquaient des effets foudroyants. En effet, en dehors des lévites, probablement isolés par des vêtements spéciaux que leur imposait la Loi, quiconque touchait à l'Arche, fût-ce dans une intention louable (un certain Oza voulut l'empêcher de verser sous la poussée d'un attelage de bœuf, cf. Il Samuel, 6, 3-8), était instantanément frappé à mort « par la colère de Yahvé». Ailleurs, la présence, peut-être radioactive, de cette même Arche au milieu des Philistins faisait apparaître sur leur peau d'étranges «tumeurs»... (I Samuel, 5).
Encore un peu de patience, et nous ne tarderons pas à découvrir, dans les textes anciens, l'affirmation explicite du fait que certaines industries ancestrales avaient été instaurées parmi les hommes à la suite d'enseignements fournis pas des visiteurs d'une autre souche.
L'on peut, à la rigueur, soutenir qu'un garde-barrière ouvrant sa fenêtre la nuit, parce qu'une lueur l'a réveillé en sursaut, est plus susceptible à ce moment-là qu'à un autre d'apercevoir un objet lumineux de forme inconnue posé sur la voie ferrée, comme ce fut le cas à La londe, Seine-Maritime, le 18 novembre 1960 (mais s'il s'agissait d'une illusion, pourquoi le chien du garde-barrière refusa-t-il pendant plusieurs jours d'approcher l'endroit où son maître avait observé l'engin ?). Par contre, un membre de l'Association astronomique du Nord contemplant le ciel dans sa lunette comme à l'accoutumée n'a aucune raison d'y constater la présence (30 juin 1960, à Armentières) d'un objet circulaire, orangé, immobile, —c'est-à-dire se mouvant à une vitesse égale à celle de la rotation terrestre, à la façon des satellites synchrones qui, à l'époque, n'avaient pas encore été placés sur orbite.
On ne retire pas davantage l'impression d'un rêve hallucinatoire lorsque l'on examine le rapport militaire établi le 29 août 1952 par les techniciens de la station météorologique de Villacoublay ; les termes en sont produits dans l'un des ouvrages d'Aimé Michel, et l'officier qui commandait à l'époque la base de Villacoublay m'en a personnellement certifié l'authenticité depuis. Les observateurs étaient au nombre de six ; ils purent suivre les capricieuses évolutions d'un objet inconnu à l'aide du théodolite. Leur rapport est d'une précision extrême, fournissant azimut et inclinaison relevés huit fois au cours de l'expérience, avec l'heure exacte de chacune de ces mesures. L'objet se déplaçait en lignes brisées et par saccades ; vu à l'œil nu, il apparaissait comme une lueur colorée d'un éclat égal à celui de phares d'atterrissages ; dans l'oculaire du théodolite, il avait la forme d'un cercle parfait jaune blanc accompagné de traînées irrégulières jaillissant du cercle en question, semblant, à leur apparition, «se tordre en coup de fouet». Sa présence se manifesta plusieurs fois au cours de trois heures d'horloge.
Le radar d'Orly fut-il, lui aussi, halluciné lorsqu'il signala, le 17 février 1956, à 23 heures, la présence d'un objet d'une taille deux fois supérieure à celle des plus grands appareils alors en service, tantôt immobile, tantôt s'élançant à 2 500 km/h ? On préféra le supposer ; mais le pilote d'un DC3 venant de Londres dut faire un crochet pour éviter une collision avec l'objet, qu'il put voir, énorme et noir, se détachant sur le fond du ciel. Radars et pilotes ne peuvent être en même temps victimes du même cauchemar.
On pourrait dire que l'observation de la Cova da Iria constituerait un cas des plus classiques, si elle ne s'accompagnait d'une circonstance absolument unique : cette exhibition avait été annoncée longtemps à l'avance, provoquant ainsi sur les lieux le rassemblement d'une foule considérable.
On ne connaît jusqu'ici aucun autre cas d'une pareille publicité ; au contraire, les apparitions d'O.V.N.I. conservent généralement un caractère furtif et soudain, comme si ces appareils s'étaient laissés surprendre, plutôt qu'ils ne se montraient.
Dans le cas de Fatima, cette propagande anticipée s'accompagnait déjà de prodiges de moindre envergure, comme une parade foraine destinée à donner un avant- goût de ce que sera le grand cirque.
En outre, cette propagande s'entourait d'un contexte spécifiquement religieux. L'être qui servait d'intermédiaire entre cet autre monde et le nôtre se présentait aux trois petits bergers sous le nom de Notre-Dame, c'est-à-dire Marie, mère de Jésus de Nazareth —un personnage de la bible. Par-là, comme par le contenu moral du message délivré, la descente sur Fatima se rattache directement aux épisodes convergents dont l'Écriture nous a transmis les récits1.
Mais nous n'en avons pas encore terminé avec Fatima et ses séquelles. On se souvient qu'en 1950 le pape Pie XII fut favorisé d'une vision tandis qu'il se promenait dans ses jardins. Nous laissons la parole au cardinal Tedeschini, qui donna publiquement une version de l'événement.
Des « prodiges solaires » tout semblables paraissent s'être produits en divers autres lieux. On cite l'événement de Tilly-sur-Seulles (petit village de Normandie), qui précéda d'une vingtaine d'années celui même du Portugal. Plus récemment, soit le 9 octobre 1955, le soleil « dansa » à Assais, en Vendée, lors d'une fête paroissiale en l'honneur de Notre-Dame de Fatima : tandis que le cortège pénétrait dans l'église, les assistants virent l'astre se colorer d'un bleu azur « défiant toute comparaison » ; un cercle multicolore, tout frangé d'or, l'entourait. Et voilà que, dans ce cercle, « le soleil tourne avecunegrande rapidité, accusant en même temps comme un mouvement d'avance et de recul dans le cercle toujours immobile, maisd'unflamboiement intense ». Différentes couleurs se succèdent sur un rythme de plus en plus rapide ; enfin tout se stabilise, le cercle disparaît graduellement. Ici, encore, les rapports soulignent le fait que « les yeux les plus sensibles ont pu fixer le soleil sans aucune gêne, absolument comme si on regardait une photographie, et cela malgré la fulgurance extraordinairement vive qui se déployait dans le ciel».
Il semblerait que, pour obtenir l'effet ainsi décrit, il suffise à un vaisseau spatial discoïde de se placer — alors qu'il se situe encore assez loin de notre globe — aussi exactement que possible dans l'axe Soleil-Terre; l'engin se trouve, à ce moment-là, absolument invisible pour nous, fondu dans le rayonnement intense de la lumière solaire dont nos regards ne peuvent soutenir l'éclat. Il peut alors s'approcher sans crainte d'attirer notre attention, et cela jusqu'à ce que, par l'effet de la perspective, son disque ait sensiblement atteint pour nos yeux la dimension du disque solaire. Il forme alors une sorte d'éclipsé totale, substituant sa propre surface lumineuse à celle du Soleil dont les rayons atténués lui font une couronne. L'apparence est, pour nous, celle d'un astre très pâle, non aveuglant, bordé d'un mince cercle plus brillant. Que l'astronef soit agité d'un léger balancement, ou se mette à tournoyer sur lui- même, et nous voilà persuadés que le Soleil «danse».
Cette hypothèse pourrait fort bien rendre compte de ce qui se produisit lors de la vision de Pie XII, promeneur solitaire, expliquant du même coup pour quelle raison le phénomène ne fut remarqué par aucun des habitants de Rome : l'effet de perspective évoqué plus haut ne pouvait jouer, des calculs le montrent, que pour un petit nombre de personnes rassemblées en un lieu relativement exigu — condition également remplie lors de la fête d'Assais. Par contre, cette supposition cesse d'être adéquate en ce qui concerne Fatima, avec ses cinquante mille spectaçteurs répartis sur une aire de plusieurs hectares : pour qu'un disque aérien pût porter son ombre sur une pareille surface, il faudrait lui attribuer des proportions gigantesques, et son diamètre eût apparu nettement supérieur à celui du Soleil. L'effet de perspective ne pouvant jouer également pour tous, une partie des pèlerins aurait dû distinguer deux soleils, ou, plutôt, être aveuglée et ne rien voir du tout. On se trouve donc conduit à imaginer que la «technique » mise en œuvre ne fut pas la même dans tous les cas de soleils dansants. Comme le témoignage du professeur de Almeida Garrett mentionne, à Fatima, la présence de nuages couvrant encore, au moment du prodige, une grande partie du ciel (avec «quelques échancrures de bleu »), on peut se risquer à conclure que ces nuages (qui «paraissaient courir derrière l'astre, et non devant ») n'étaient pas des «cirrus légers», mais des altostratus qui masquaient le véritable soleil jusqu'à la fin de l'exhibition.
Le moment est peut-être enfin venu, à l'issue de cet entracte récapitulatif, de nous demander ce que tout cela signifie...
Une question se pose tout d'abord : — S'il est exact que des êtres appartenant à une civilisation inconnue s'approchent fréquemment de notre planète, et cela depuis des temps immémoriaux, pourquoi ne se montrent-ils pas plus ouvertement, plus officiellement? Pourquoi cette réserve, qui leur fait accorder quelques messages parcimonieux à une poignée de privilégiés — signaux qui demeurent généralement mal compris, mal transmis et mal interprétés ? Pourquoi n'entrent-ils pas en contact avec nos gouvernants?...
Pourquoi ? — Mais comment répondre à une pareille interrogation qui porte sur les intentions de nos visiteurs, intentions que, justement, ils ne nous livrent pas. Comment interpréter les arrière-pensées de qui ne nous adresse pas la parole et passe le plus souvent en feignant de ne pas nous connaître ? Il paraît clair que, en règle générale, les occupants des véhicules en question évitent d'entrer en contact avec nous ; quant aux mobiles qui leur dictent leurs façons d'agir, nous sommes réduits à les ignorer tant qu'ils persévéreront dans cette attitude.
Libre à nous, toutefois, de nous livrer au jeu des hypothèses, en dressant une liste de possibilités selon les caprices de notre imagination :
- Il est conforme aux données de la science actuelle de penser que la Vie existe ailleurs que sur la Terre. Plus personne, en outre, ne songe à nier que la Vie ait pu prendre en maints lieux de la Galaxie des formes pensantes et même supérieurement intelligentes. Le psychisme humain ne saurait représenter l'apogée, le couronnement des efforts de la nature, et il est facile de concevoir que l'évolution, ailleurs, ait produit des êtres qui nous dépassent en connaissances naturelles, en capacités techniques et psychologiques.
- Les espaces interplanétaires, à l'intérieur de notre système, ne sont plus considérés comme infranchissables. Des hommes iront peut-être sur Mars sous peu (si des événements politiques ne viennent pas retarder les échéances prévues). Les Américains ont parfois lancé des dates telles que 1979 ou 1980, ce qui paraît vertigineux. Il n'y aurait donc aucun obstacle, si ces planètes étaient habitées, à ce que le trajet ait déjà été parcouru en sens inverse par des êtres en avance sur nous.
Raisonnement impeccable, que viendrait cependant réduire à merci le moindre astronef dûment homologué : il ne servirait à rien de crier aux Martiens : « Retirez-vous, nous savons que votre existence est impossible, donc vous n'êtes pas. » Si une chose jugée impossible se produit, c'est qu'elle n'était pas impossible et que nos jugements se fondaient sur des données fausses. Le vol des plus-lourds- que-l'air fut naguère déclaré impossible, mais aujourd'hui nos avions volent. Vouloir atteindre la lune était jadis synonyme de folie mégalomane, mais la lune est aujourd'hui atteinte, photographiée, creusée.
Soyons prudents.
- En tous temps et en tous lieux, des hommes ont cru voir, ou ont vu, des appareils lumineux, circulaires ou tubulaires, sillonnant le ciel ou prenant contact avec le sol terrestre. L'événement était toujours représenté comme relativement exceptionnel, mais se répétait au cours des âges à intervalles irréguliers.
Non seulement religieux, mais aussi technique.
Par une série d'initiations d'origine extra-terrestre s'expliquerait la propagation de certaines connaissances peu en rapport avec le niveau intellectuel de nos ancêtres. Par exemple, la science astronomique des Chaldéens, née sans le secours de télescopes ; ou encore les notions concernant les propriétés du naphte, le pétrole natif, que les sages se transmettaient dans le plus grand secret. On a également souligné, dans l'Ancien Testament, plusieurs passages pouvant donner à penser que l'Arche d'alliance, confiée dès le Sinaï à la garde des prêtres hébreux, était un accumulateur d'énergie électrique dont les décharges provoquaient des effets foudroyants. En effet, en dehors des lévites, probablement isolés par des vêtements spéciaux que leur imposait la Loi, quiconque touchait à l'Arche, fût-ce dans une intention louable (un certain Oza voulut l'empêcher de verser sous la poussée d'un attelage de bœuf, cf. Il Samuel, 6, 3-8), était instantanément frappé à mort « par la colère de Yahvé». Ailleurs, la présence, peut-être radioactive, de cette même Arche au milieu des Philistins faisait apparaître sur leur peau d'étranges «tumeurs»... (I Samuel, 5).
Encore un peu de patience, et nous ne tarderons pas à découvrir, dans les textes anciens, l'affirmation explicite du fait que certaines industries ancestrales avaient été instaurées parmi les hommes à la suite d'enseignements fournis pas des visiteurs d'une autre souche.
- Depuis une vingtaine d'années, des engins métalliques et lumineux ont fait l'objet de témoignages par milliers émanant des cinq continents.
L'on peut, à la rigueur, soutenir qu'un garde-barrière ouvrant sa fenêtre la nuit, parce qu'une lueur l'a réveillé en sursaut, est plus susceptible à ce moment-là qu'à un autre d'apercevoir un objet lumineux de forme inconnue posé sur la voie ferrée, comme ce fut le cas à La londe, Seine-Maritime, le 18 novembre 1960 (mais s'il s'agissait d'une illusion, pourquoi le chien du garde-barrière refusa-t-il pendant plusieurs jours d'approcher l'endroit où son maître avait observé l'engin ?). Par contre, un membre de l'Association astronomique du Nord contemplant le ciel dans sa lunette comme à l'accoutumée n'a aucune raison d'y constater la présence (30 juin 1960, à Armentières) d'un objet circulaire, orangé, immobile, —c'est-à-dire se mouvant à une vitesse égale à celle de la rotation terrestre, à la façon des satellites synchrones qui, à l'époque, n'avaient pas encore été placés sur orbite.
On ne retire pas davantage l'impression d'un rêve hallucinatoire lorsque l'on examine le rapport militaire établi le 29 août 1952 par les techniciens de la station météorologique de Villacoublay ; les termes en sont produits dans l'un des ouvrages d'Aimé Michel, et l'officier qui commandait à l'époque la base de Villacoublay m'en a personnellement certifié l'authenticité depuis. Les observateurs étaient au nombre de six ; ils purent suivre les capricieuses évolutions d'un objet inconnu à l'aide du théodolite. Leur rapport est d'une précision extrême, fournissant azimut et inclinaison relevés huit fois au cours de l'expérience, avec l'heure exacte de chacune de ces mesures. L'objet se déplaçait en lignes brisées et par saccades ; vu à l'œil nu, il apparaissait comme une lueur colorée d'un éclat égal à celui de phares d'atterrissages ; dans l'oculaire du théodolite, il avait la forme d'un cercle parfait jaune blanc accompagné de traînées irrégulières jaillissant du cercle en question, semblant, à leur apparition, «se tordre en coup de fouet». Sa présence se manifesta plusieurs fois au cours de trois heures d'horloge.
Le radar d'Orly fut-il, lui aussi, halluciné lorsqu'il signala, le 17 février 1956, à 23 heures, la présence d'un objet d'une taille deux fois supérieure à celle des plus grands appareils alors en service, tantôt immobile, tantôt s'élançant à 2 500 km/h ? On préféra le supposer ; mais le pilote d'un DC3 venant de Londres dut faire un crochet pour éviter une collision avec l'objet, qu'il put voir, énorme et noir, se détachant sur le fond du ciel. Radars et pilotes ne peuvent être en même temps victimes du même cauchemar.
- Ce n'est pas d'une vague analogie, mais d'une véritable identité qu'il s'agit en ce qui concerne les relations du prodige de Fatima et celles qui se rapportent aux récents objets inconnus.
On pourrait dire que l'observation de la Cova da Iria constituerait un cas des plus classiques, si elle ne s'accompagnait d'une circonstance absolument unique : cette exhibition avait été annoncée longtemps à l'avance, provoquant ainsi sur les lieux le rassemblement d'une foule considérable.
On ne connaît jusqu'ici aucun autre cas d'une pareille publicité ; au contraire, les apparitions d'O.V.N.I. conservent généralement un caractère furtif et soudain, comme si ces appareils s'étaient laissés surprendre, plutôt qu'ils ne se montraient.
Dans le cas de Fatima, cette propagande anticipée s'accompagnait déjà de prodiges de moindre envergure, comme une parade foraine destinée à donner un avant- goût de ce que sera le grand cirque.
En outre, cette propagande s'entourait d'un contexte spécifiquement religieux. L'être qui servait d'intermédiaire entre cet autre monde et le nôtre se présentait aux trois petits bergers sous le nom de Notre-Dame, c'est-à-dire Marie, mère de Jésus de Nazareth —un personnage de la bible. Par-là, comme par le contenu moral du message délivré, la descente sur Fatima se rattache directement aux épisodes convergents dont l'Écriture nous a transmis les récits1.
Mais nous n'en avons pas encore terminé avec Fatima et ses séquelles. On se souvient qu'en 1950 le pape Pie XII fut favorisé d'une vision tandis qu'il se promenait dans ses jardins. Nous laissons la parole au cardinal Tedeschini, qui donna publiquement une version de l'événement.
« Le Souverain Pontife, tellement troublé et si ému, comme je ne l'avais jamais vu encore (...) daigna me confier ce qui suit : « Hier, j'ai vu un prodige qui m'a profondément impressionné.» Et il me raconta (plus tard) comment il avait vu le soleil, sous quelle forme (...) « C'était le 30 octobre 1950, l'avant-veille du jour de la définition solennelle de l'Assomption au Ciel de la Très Sainte Vierge Marie. Aux environs de quatre heures de l'après-midi, je faisais ma promenade habituelle dans les jardins du Vatican, lisant et étudiant, comme à l'ordinaire, divers papiers de service (...) A un certain moment, comme j'avais levé les yeux des feuillets que je tenais à la main, je fus frappé par un phénomène tel que je n'en avais jamais vu jusqu'alors. Le soleil, qui était encore assez haut, apparaissait comme un globe opaque, jaune pâle, complètement entouré d'un cercle lumineux, qui n'empêchait pourtant en aucune façon de fixer attentivement l'astre, sans en éprouver la plus petite gêne. Un petit nuage, extrêmement léger, se trouvait devant. Le globe opaque se mouvait légèrement à l'extérieur, soit en tournant, soit en se déplaçant vers la droite ou vers la gauche. Mais à l'intérieur du globe se montraient en toute clarté et sans interruption des mouvements très forts. Le même phénomène se répéta le jour suivant, 31 octobre, puis le 1er novembre, jour de la définition ; puis le 8 novembre, octave de cette solennité. Puis, plus rien. Plusieurs fois, j'ai cherché en d'autres jours, à la même heure, dans des conditions atmosphériques identiques, à regarder le soleil pour voir si le même phénomène allait se reproduire, mais en vain : je n'ai pu fixer le soleil, demeurant sur le champ avec la vue éblouie .»
Des « prodiges solaires » tout semblables paraissent s'être produits en divers autres lieux. On cite l'événement de Tilly-sur-Seulles (petit village de Normandie), qui précéda d'une vingtaine d'années celui même du Portugal. Plus récemment, soit le 9 octobre 1955, le soleil « dansa » à Assais, en Vendée, lors d'une fête paroissiale en l'honneur de Notre-Dame de Fatima : tandis que le cortège pénétrait dans l'église, les assistants virent l'astre se colorer d'un bleu azur « défiant toute comparaison » ; un cercle multicolore, tout frangé d'or, l'entourait. Et voilà que, dans ce cercle, « le soleil tourne avecunegrande rapidité, accusant en même temps comme un mouvement d'avance et de recul dans le cercle toujours immobile, maisd'unflamboiement intense ». Différentes couleurs se succèdent sur un rythme de plus en plus rapide ; enfin tout se stabilise, le cercle disparaît graduellement. Ici, encore, les rapports soulignent le fait que « les yeux les plus sensibles ont pu fixer le soleil sans aucune gêne, absolument comme si on regardait une photographie, et cela malgré la fulgurance extraordinairement vive qui se déployait dans le ciel».
Il semblerait que, pour obtenir l'effet ainsi décrit, il suffise à un vaisseau spatial discoïde de se placer — alors qu'il se situe encore assez loin de notre globe — aussi exactement que possible dans l'axe Soleil-Terre; l'engin se trouve, à ce moment-là, absolument invisible pour nous, fondu dans le rayonnement intense de la lumière solaire dont nos regards ne peuvent soutenir l'éclat. Il peut alors s'approcher sans crainte d'attirer notre attention, et cela jusqu'à ce que, par l'effet de la perspective, son disque ait sensiblement atteint pour nos yeux la dimension du disque solaire. Il forme alors une sorte d'éclipsé totale, substituant sa propre surface lumineuse à celle du Soleil dont les rayons atténués lui font une couronne. L'apparence est, pour nous, celle d'un astre très pâle, non aveuglant, bordé d'un mince cercle plus brillant. Que l'astronef soit agité d'un léger balancement, ou se mette à tournoyer sur lui- même, et nous voilà persuadés que le Soleil «danse».
Cette hypothèse pourrait fort bien rendre compte de ce qui se produisit lors de la vision de Pie XII, promeneur solitaire, expliquant du même coup pour quelle raison le phénomène ne fut remarqué par aucun des habitants de Rome : l'effet de perspective évoqué plus haut ne pouvait jouer, des calculs le montrent, que pour un petit nombre de personnes rassemblées en un lieu relativement exigu — condition également remplie lors de la fête d'Assais. Par contre, cette supposition cesse d'être adéquate en ce qui concerne Fatima, avec ses cinquante mille spectaçteurs répartis sur une aire de plusieurs hectares : pour qu'un disque aérien pût porter son ombre sur une pareille surface, il faudrait lui attribuer des proportions gigantesques, et son diamètre eût apparu nettement supérieur à celui du Soleil. L'effet de perspective ne pouvant jouer également pour tous, une partie des pèlerins aurait dû distinguer deux soleils, ou, plutôt, être aveuglée et ne rien voir du tout. On se trouve donc conduit à imaginer que la «technique » mise en œuvre ne fut pas la même dans tous les cas de soleils dansants. Comme le témoignage du professeur de Almeida Garrett mentionne, à Fatima, la présence de nuages couvrant encore, au moment du prodige, une grande partie du ciel (avec «quelques échancrures de bleu »), on peut se risquer à conclure que ces nuages (qui «paraissaient courir derrière l'astre, et non devant ») n'étaient pas des «cirrus légers», mais des altostratus qui masquaient le véritable soleil jusqu'à la fin de l'exhibition.
Le moment est peut-être enfin venu, à l'issue de cet entracte récapitulatif, de nous demander ce que tout cela signifie...
Une question se pose tout d'abord : — S'il est exact que des êtres appartenant à une civilisation inconnue s'approchent fréquemment de notre planète, et cela depuis des temps immémoriaux, pourquoi ne se montrent-ils pas plus ouvertement, plus officiellement? Pourquoi cette réserve, qui leur fait accorder quelques messages parcimonieux à une poignée de privilégiés — signaux qui demeurent généralement mal compris, mal transmis et mal interprétés ? Pourquoi n'entrent-ils pas en contact avec nos gouvernants?...
Pourquoi ? — Mais comment répondre à une pareille interrogation qui porte sur les intentions de nos visiteurs, intentions que, justement, ils ne nous livrent pas. Comment interpréter les arrière-pensées de qui ne nous adresse pas la parole et passe le plus souvent en feignant de ne pas nous connaître ? Il paraît clair que, en règle générale, les occupants des véhicules en question évitent d'entrer en contact avec nous ; quant aux mobiles qui leur dictent leurs façons d'agir, nous sommes réduits à les ignorer tant qu'ils persévéreront dans cette attitude.
Libre à nous, toutefois, de nous livrer au jeu des hypothèses, en dressant une liste de possibilités selon les caprices de notre imagination :
- La discrétion des Extra-terrestres pourrait provenir d'un trop grand décalage entre leur forme de pensée et la nôtre, qui rendrait vain tout essai de communication. Nous ne pouvons pas les comprendre; ils ne peuvent pas traduire leurs idées en un langage assimilable pour nous. Ils se contentent donc de vaquer à leur tâche sans qu'il puisse être question pour eux de nous en découvrir le sens.
- Ils pourraient entrer en contact avec nous, mais ne le veulent pas. Leur silence est concerté : leurs visées ne doivent pas être connues de nous, car le fait pour nous de les connaître nous permettrait peut-être de les contrecarrer. Leurs intentions, après tout, ne sont peut-être pas avouables.
- Ils ont pu recevoir des instructions strictes, émanant d'autorités plus hautes : ils ne doivent pas se lier d'amitié avec nous : nous sommes en quarantaine.
- Ils prévoient les traumatismes psychologiques et les bouleversements économiques que des révélations trop brusquées pourraient entraîner ici-bas. Ils n'ont pas intérêt à les provoquer. Ils préfèrent dévoiler leur présence de façon graduelle, afin de nous trouver un jour mieux préparé à les recevoir.
- Leurs visites à la planète Terre ont d'autres objectifs que celui d'entrer en contact avec nous. Il se peut que nous ne les intéressions pas. Il se peut que nous soyons à leurs yeux des créatures répugnantes, des verts rampants, des limaces. Quels échanges voudrions-nous avoir avec des limaces ?...
- Etc., etc., etc.
Autant de suppositions plus ou moins gratuites, entre lesquelles nous espérons trouver, au cours des pages qui suivent, des raisons d'opérer un choix. Pour l'instant, les indices sont encore trop limités.
Certes, nous avons la Bible qui affirme hautement les intentions bienveillantes de certains Messagers à notre égard (pendant que d'autres conspirent en vue de notre perte). Mais c'est un témoignage qui assume un caractère partial, et passionnel. Un esprit méthodique fera remarquer que les préoccupations salvatrices affichées par les anges bibliques, à travers les prophètes, n'excluent pas la possibilité de visées toutes différentes, dont on nous laisserait délibérément tout ignorer.
A quoi servent, par exemple, les tigelles lumineuses et colorées, pointées vers le sol, qui ornent (nous l'avons vu) les engins du type «méduse» ? Certainement à tout autre chose qu'à une action missionnaire... Pourquoi certains O.V.N.I. ont-ils laissé, en plusieurs lieux, des traces suggérant que des prélèvements avaient été opérés dans le sol terrestre (notamment à Poncey-sur-l'lgnon, près de Dijon, en 1954, et plus récemment à Marliens, également dans la région dijonnaise, aux environs du 5 mai 1 967) ? Pourquoi des plants de pommes de terre ont-ils été arrachés (à Charlton, Angleterre) ou des plants de lavande (Valensole, en Haute-Provence)? Pourquoi cet intérêt marqué, au dire du fermier Gary Wilcox, de Tioga City, État de New York, pour des sacs d'engrais chimiques ?...
Il est encore trop tôt pour évoquer ici d'autres faits encore plus difficilement acceptables, et qui ne pourraient que rebuter le lecteur.
Constatons notre faiblesse ; nous ne pouvons émettre que de très vaines conjectures.
Mais ceci ne devrait pas se borner à un simple pari intellectuel : il y a là, si tout ce qui précède est vrai, quelque chose de suprêmement important ; quelque chose, peut- être, de tragique.
En 1919, un Américain nommé Charles Fort, après avoir inlassablement compilé à travers tous les journaux du monde des coupures de presse relatant des faits étranges que la science ne pouvait expliquer, finissait par se persuader — près de trente ans avant qu'on ne parlât de soucoupes volantes — que nous sommes épiés, surveillés, guidés, voire télécommandés. Dans un style emprunté à l'humour le plus noir. Fort exprimait ainsi ses craintes :
« Des cochons, des oies et des vaches doivent tout d'abord découvrir qu'on les possède, puis se préoccuper de savoir pourquoi on les possède. Peut-être sommes-nous utilisables ? »
L'auteur poursuivait en supposant que notre espèce a pu faire l'objet de contrats et d'arrangements entre plusieurs parties, qui se partageraient le bénéfice de notre exploitation. Nos maîtres, pense-t-il, se succèdent à nos dépens :
« Quelque chose a sur nous droit légal par la force, après avoir payé, pour l'obtenir, l'équivalent des verroteries que lui réclamait notre propriétaire précédent, plus primitif. »
Et il ajoute ceci, qui est très important :
« Et cette transaction (entre propriétaires successifs) est connue depuis plusieurs siècles par certains d'entre nous, moutons de tête d'un culte ou d'un ordre secret, dont les membres, en esclaves de première classe, nous dirigent au gré des instructions reçues, et nous aiguillent vers nos mystérieuses fonctions. »
Il nous paraît significatif que l'auteur du Livre des damnés ait été amené, par un chemin fort différent de celui que nous avons nous-mêmes suivi, à formuler des hypothèses somme toute assez voisines de celles que nous exposerons dans la deuxième partie de cet ouvrage, même si, en dépit d'analogies incontestables, nous demeurons en désaccord avec lui sur le fond du problème.
L'attitude qui consiste à attribuer d'office à nos visiteurs des intentions perverses présente, bien entendu, de grandes séductions, et nombreux sont ceux qui auraient tendance à y succomber ; elle nous apparaît surtout révélatrice du caractère de qui se délecte en présence de pareils soupçons. Révélatrices aussi des limites de leur imagination : car étendre à l'univers tout entier les normes cruelles propres à la vie sur notre planète, et prêter, sans raison définie, à des créatures venues d'ailleurs des instincts pernicieux comparables à ceux des humains, c'est choir complaisamment dans le pire des anthropomorphismes...Gardons-nous de ces jugements hâtifs, qu'une étude plus approfondie du sujet nous portera au moins à nuancer : les visées de ceux que nous nommons Extra-terrestres ne peuvent certainement pas être uniformément classées sous une même étiquette : nous avons de nombreuses raisons de penser que ces buts sont divers, et que l'accord entre les parties (comme dit Charles Fort) est loin d'être aussi total qu'on pourrait le croire.
Source : http://www.rhedae-magazine.com/FATIMA-1917-OVNI-SUR-LA-FOULE_a873.html