L'enigme du Baphomet
L'an de grâce 1307 à 1311 ;
Les caisses du Royaume de France sont vides contrairement aux réserves financières de l’Ordre (car les Templiers ont, pour les besoins des croisades, inventé le système bancaire). Il est plus que probable que les Templiers étaient régulièrement informés par leurs sympathisants et qu'ils savaient que leur arrestation était proche.
Une fuite généralisée des Templiers serait, en soi, un aveu de culpabilité en ce qui concerne les accusations qui seraient lancées contre eux.
Le 12 octobre, à la tombée de la nuit (vers 4 ou 5 heures de l’après-midi), trois chariots et leur escorte ont quitté précipitamment Paris. Dans le courant de la nuit du 12 au 13 octobre, les bateaux Templiers stationnés dans le port de La Rochhelle lèvent l'ancre et font route pour une destination inconnue.
Le 13 octobre, à l’aube, tous les Templiers sont arrêtés sous prétexte d'hérésie, d’idolâtrie, et de diverses accusations puisées dans les fantasmes de l'Inquisition. Les Templiers ne peuvent opposer de résistance car la règle de l’Ordre est formelle à ce sujet ; Il leur est interdit de se battre avec un Chrétien. Jacques de Molay, Maître de l’Ordre, et 144 Templiers sont arrêtés à Paris.
Dans le même temps, les Templiers du sud de la France tentent, quant à eux, de franchir les Pyrénées et de trouver refuge au Portugal. En effet, les Templiers ont largement contribués à la création du pays et le Roi Denis Ier est un roi pacifique.
D'autre part, la ville de Tomar a été fondée en tant que quartier général des Templiers au Portugal au douzième siècle et sa forteresse compte encore parmi les plus significatifs monuments des Templiers en Europe.
Le 17 novembre 1307, le Pape ordonne l’arrestation de tous les Templiers. Mais une vive résistance s’oppose à ses ordres. En effet le Comte de Flandre (second mari de la belle-fille de Saint Louis) refuse catégoriquement d'arrêter les Templiers.
La plupart des Templiers de Flandre et des autres provinces de Belgique seront malgré tout emprisonné puis libérés après investigations.
Le 30 décembre 1308, alors que l'affaire des templiers est déjà fortement engagée en France depuis plus d'un an, le pape ordonne au roi du Portugal de faire arrêter les templiers de son ressort. Une commission d'enquête est créée dans le pays. Elle est présidée par l'évêque de Lisbonne et comprend le supérieur de l'ordre des franciscains ainsi qu'un juriste, Joao de Luis. Des templiers au nombre de 28 sont alors interrogés, ainsi que six autres témoins. L'enquête menée au Portugal, sans recours à la torture, ne dénote rien de condamnable.
A cette époque, un rude coup est porté à l’Ordre ; sur les quinze milles Templiers que compte l’Ordre, deux milles sont arrêtés. Pour éviter que les biens du Temple ne tombent entre d'autres mains, le roi du Portugal ordonne leur confiscation en janvier 1310, et ce, jusqu'à ce que l'Église statue officiellement sur l'ordre incriminé. En février et mars de la même année, les Templiers libérés en Belgique se rendrent à Paris afin de défendre leur Ordre et soutenir les Maîtres de l’Ordre.
L'an de grâce 1312 ;
Le 3 avril, l'Ordre du Temple est officiellement dissous parle Concile de Vienne sans toutefois retenir d’accusations à sa charge.
Le pape attribue tous les biens du Temple aux chevaliers de l'Hôpital, exception faite des commanderies d'Aragon, de Castille et du Portugal qui reviennent "de droit" à la Couronne du Portugal. Un nouvel Ordre est créé au Portugal ; L’Ordre des Chevaliers du Christ, qui est calqué sur celui des Templiers de Salomon, entre en possession des biens qui lui sont laissés par le Vatican.
Le roi de France, quant à lui, obtient 200 000 livres de dédommagement, les 2/3 du mobilier et des ornements liturgiques.
An de grâce 1314 ;
Afin de parvenir à ses fins, le Roi de France fait pression sur l’Eglise de Rome. Une commission apostolique obtient les "aveux" des dignitaires de l’Ordre.
Le 18 mars, jour de leur procès, Philippe le bel fait amener Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sur le parvis de Notre-dame de Paris. Il veut obtenir de leur part une confession publique.
Ceux-ci comprennent qu’ils n’ont plus d’aide à attendre et se rétractent devant la foule ; Ils clamment l'innocence de l'Ordre et affirment qu’ils ont agit pour faciliter la fuite des Templiers. Le Roi comprend qu’il a été trompé et est furieux. Il ordonne qu’ils soient brûlés vifs, le soir même, à la pointe de l'île de la Cité.
Qu’est-ce que le Baphomet ?
Seuls quelques-uns des Templiers avoueront avoir vu l'idole et tenteront de se sortir d'affaire en déclarant s'être évanouis à la vue de cette "monstruosité".
Si toutes leurs dépositions semblent se recouper sur un point, à savoir l’existence réelle du Baphomet, il y en a un autre sur lequel elles sont divergentes ; Celui de l'apparence prêtée à "l'idole".
Selon certain, l'Abbé Constant, qui fut d'abord ecclésiastique avant de devenir une figure de l'occultisme sous le psudonyme d'Éliphas Lévi, la présenterait comme suit dans son livre "Dogme et rituel de la haute magie" ; "Figure de panthéisme et magique de l'absolu, le flambeau représente l'intelligence équilibrante du ternaire, la tête correspond à la responsabilité de la matière seule et l'expiation des péchés corporels, ses mains humaines (signe du travail), dirigées vers le haut et vers le bas, font le signe de l'ésotérisme.
Il serait décrit avec un pentacle dessiné sur son front et de sorte qu'il possèderait un sein de femme (signe de la maternité). Le bas du corps serait habillé et laisserait appercevoir un disque et un caducée.
Personnellement je n'ai pas pu relever une telle illustration, ni un tel texte dans ce dit ouvrage de l'Abbé Constant (alias "Éliphas Lévi") . Je convie donc les lecteurs "avertits" à m'inqiquer à quelle(s) page(s) on peux trouver au moins l'une de ces deux choses.
Cependant, une chose est certaine, aucune représentation du Baphomet ne fut retrouvée de façon "officielle". Cette représentation supposée ne correspond en rien à celle qui est connue dans la réalité.
Ce n’est que récemment que le Vatican à révélé en détenir une trace écrite datée de 1310 dans ses archives. La seule représentation publiquement connue de cette " idole" se trouve dans la forteresse de Tomar, leur château principal de l‘époque. Il s’agit de ce que l’on appelle, en architecture, une clé de voûte ( pierre qui bloque les autres pierres de la voûte dans la position voulue). La pierre serait retirée, la voûte (au minium) s’effondrerait. Cette clé de voûte à l'effigie de trois fois la même tête d’homme et qui est assez semblable à la face d'une statue représentant le dieu romain "Neptune" .
Seuls, des experts ont put avoir accès à la partie de la forteresse dde Tomar qui la contient. Cette zone est interdite au public.
Qu’en penser ?
Il s’agit, probablement, ici d’une évocation du trident et de la symbolique du ternaire de l’être Divin (Dieu le père, le fils et l’esprit). D’autre part, on peut y voir un rappel de la devise des Templiers (les bouches des trois visages sont ouvertes) et qu’ils sont le soutient de l’édifice (l’Eglise). On peut y voir, également, que cet édifice s’effondrerait sans l’existence de Dieu (3 personnes).
Leur devise est en Latin ; « Mystica Verba Profaris » que certains ont traduit par « Tu proféreras des paroles mystérieuses ». Ce qui est inexact et nuisible au sens qu’en donne le Latin.
En effet le mot francais "mystère" à pour origine le mot latin "mysterium" et pas "Mysticus" ("Mysterium" ayant pour origine le mot Grecque "mustès" qui veut dire "initié"). Cela implique, forcément, que les Templiers devaient, à la fois, s’abstenir de prêcher et être le porte-parole de… Ce qui est en soi un non-sens...
"Mystica" provient de l’adjectif Latin "mysticus" qui a pour traduction le mot "mystique". Ce qui change considérablement le sens de cette phrase.
" verba" vient de "verbum" (la parole) et "profaris" de "proferrer" qui est traduit de façon littérale par "porter en avant". Cette devise devrait, alors, être traduite de la façon littérale suivante ; "Tu porteras en avant les paroles mystiques". Autrement dit ; "Tu prôneras le verbe Divin" qu’il faut comprendre de la façon suivante ;
Tu prôneras… ; A comprendre dans le sens de prêcher ou de promouvoir, c’est à dire, d’évangéliser et de répandre quelque chose. Il faut également comprendre le sens, sou-entendu, suivant lequel il s’agit d’être le support de….
…le verbe… ; Il s’agit ici de la parole. Le "verbe" est une notion très importante en occultisme/magie ; c’est le moyen par lequel le praticien peut agir (porter une action) sur "le surnaturel" (monde au-dessus de celui qui est habituel à l’homme ou monde Divin). C’est également le moyen par lequel il se met en relation et communique avec ce monde Divin.
"…mystique." ; A traduire par "qui concerne les mystères de la religion".
En résumé, il leur est demandé de prêcher et d’être le porte-parole du Christianisme.
Ceci illustre bien l’un des objectifs qui a été fixé aux templiers à la création de leur Ordre, en l’an 1120 ; véhiculer le sens véritable de la croix.
On ne peu évoquer les Templiers sans penser à leur mythique trésor.
Qu’en est-il ? Il est fort probable qu’ils étaient renseignés par des personnes proche du Roi et qu’ils savaient que leur situation était peu brillante. La logique voudrait qu’ils mettent à l’abris leurs réserves financières et leurs archives. Il est donc logique qu’ils aient mit la majorité de leurs avoirs en lieu sûr. Certainement en partie au Portugal.
Cependant, il était nécessaire de garder un fond de commerce afin pouvoir gérer les affaires courantes et de sauver les apparences. On peut raisonnablement considérer que les Templiers connaissaient, de longe date, l’hostilité du Roi de France et le 11 ou le 12 octobre, au plus tard, l’imminence de leur arrestation. Probablement, par l’intermédiaire de personnes faisant partie de l’entourage du Roi ; les services de renseignement et d’espionnage ne datent pas d’hier.
Ceci leur a laissé le temps d’organiser les deniers préparatifs et de faire disparaître, dans des caches, ce que les hommes du Roi de France ne devaient pas trouver.
D’autre part, il faut également prendre en compte le fait que les Templiers aient pris soins de laisser derrière eux suffisamment d’indications pour que les autres membres de leur Ordre puissent, à posteriori, retrouver les caches. L’une des premières préoccupations de l’Ordre des Chevaliers du Christ fut donc, en soi, de tenter de récupérer ce qui avait été caché.
Source : http://lesmurmuresduvents.blogspot.fr/2010/04/lenigme-du-baphomet-partie-3-et-fin.html