Les quasi-cristaux sont bien d'origine extraterrestre
L’unique quasi-cristal jamais retrouvé à l’état naturel dans un minerai serait d’origine extra-terrestre vieille de plus de 4 milliards d’années. Une théorie soutenue pendant des années par un chimiste israélien et qui trouve aujourd’hui confirmation.
Un quasi-cristal est composé de cristaux aux motifs réguliers mais se répétant sans périodicité, une structure a priori impensable pour un cristal. Cette découverte réalisée en 1982 par le chimiste israélien Daniel Shechtman l’a amené à étudier de plus près ces quasi-cristaux. Or, le chercheur était persuadé de l’origine extraterrestre de ce motif et a dû batailler pendant de longues années pour poursuivre ses recherches. En effet, dans la mesure où ces cristaux pouvaient être synthétisés en laboratoire, une origine extraterrestre paraissait douteuse. Toutefois, les conditions de formation d’un quasi-cristal naturel restent mystérieuses.
Jusqu’à présent, l’unique quasi-cristal naturel découvert dans un minerai réside dans un échantillon rare de khatyrkite détenu par le musée minéralogique de l’université de Florence, en Italie. Le responsable du musée, Luca Bindi, s’est allié aux physiciens américains Paul Steinhardt et Nan Yao, de l’université de Princeton, pour tester de nombreux échantillons en quête d’un mystérieux quasi-cristal. L’étude qu’ils ont menée a ainsi confirmé que ces quasi-cristaux existaient à l’état naturel dans un minerai (l’article le décrivant fut publié dans Science en juin 2009).
Mais Paul Steinhardt, Nan Yao et Luca Bindi viennent d’apporter de nouveaux éléments sur ce quasi-cristal composé de fer, de cuivre et d’aluminium. Dans un article publié ce mardi dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, ils estiment à leur tour qu’il s’est probablement formé en dehors de la Terre. Selon eux, il pourrait provenir par exemple d’une météorite, vieille d’il y a 4,5 milliards d’années, aux origines du système solaire. C’est l’analyse d’un fragment de stishovite de l’échantillon qui contient un grain du quasi-cristal qui pousse les chercheurs à cette interprétation.
Une signature proche de celle des météorites
En effet, ce silicate ne se forme que dans des conditions de très fortes pressions et de très hautes températures (plus de 1500 °C), comparables à celles que l’on trouve dans les profondeurs du manteau terrestre. De plus, les analyses des isotopes d’oxygène de l’olivine et du pyroxène présents dans l’échantillon, donnent elles une signature proche de celle des météorites carbonées. Ce qui suggère que le fragment est d’origine extraterrestre, expliquent les chercheurs. Ils rejoignent finalement la thèse de Shechtman qui a d’ailleurs été récompensé par un prix Nobel de chimie en 2011.
Source : http://www.maxisciences.com/quasi-cristal/les-quasi-cristaux-sont-bien-d-039-origine-extraterrestre_art20160.html