Une météorite aurait elle déclenché un tsunami dans l’ancien New York ?

L’impact d’une météorite tombée juste à côté de Long Island il y a 2 300 ans a peut-être déclenché un énorme tsunami qui aurait innondé la région de New York, d’après une nouvelle étude.

On ne sait pas si d’anciennes habitations étaient sur le chemin des ces supposées vagues meurtrières, mais « n’importe quel tsunami important serait aujourd’hui dévastateur et inonderait probablement des endroits tels que la partie basse de Manhattan » selon le géologue de l’Université de Vanderbilt, Steven Goodbread.

Les tsunamis sont traditionnellement déclenchés par des événements sismiques. Un tremblement de terre sous-marin par exemple, a causé le tsunami catastrophique de l’Océan Indien en 2004. Mais les impacts de météorites sont également connus pour déchaîner des vagues meurtrières.

Dans la région de New York, « il n’y a pas de volcans explosifs et il n’y en a pas eu probablement depuis » des milliers d’années, a déclaré le co-auteur de l’étude Kathrine Cagen de l’Université de Harvard. « Il se passe la même chose pour les séismes [majeurs] »

Cagen, cependant, a récemment trouvé des signes d’impacts de météorites dans des sédiments prélevés dans différents sites le long de la rivière Hudson, qui forme la frontière entre New York City et le New Jersey.

L’échantillon contient des roches déformées, d’étranges « nanodiamants » et des roches miscoscopiques, parfaiement rondes que l’on appelle sphérules, qui se forment quand la roche en fusion et vaporisée est projetée en l’air par un impact et ensuite se solidifie dans le vide temporaire créé par le souffle.

Rien d’aussi grand qu’un cratère n’a été trouvé, mais Dallas Abbott, un expert en impact de l’Université de Columbia, estime que la roche venue de l’espace aurait eu un diamètre entre 50 et 150 mètres. Si celle-ci avait été plus petite, une vague importante ne se serait pas formée et la roche aurait explosée avant de frapper la Terre. Au contraire, si elle avait été plus grande, la frappe aurait crée des « impacts de verre »- forgés dans la chaleur extrême d’une explosion - ce qui n’a pas encore été trouvé.

Abbott a présenté les recherches de son équipe en décembre dernier au congrès annuel de l’Union Géophysique Américaine à San Fransisco.

Mystère résolu ?

Les échantillons de la rivière Hudson sont datés d’environ 300 ans avant Jésus Christ – le même âge que certains dépôts de graviers trouvés ailleurs par une autre équipe de scientifiques à Long Island en 2003.

La couche de roche a une épaisseur de plusieurs centimètres et semble avoir été transportée depuis une côte riche en graviers quelques centaines de mètres plus loin. Les roches isolées sont plutôt grandes – certaines aussi grosses qu’un poing – donc des vagues normales ou le vent n’auraient pas pu transporter les pierres, selon Goodbred.

Au moment de la découverte des graviers, Goodbred a suggéré que les roches auraient pu être déplacées par un ou deux phénomènes : une très grosse tempête ou un tsunami.

La nouvelle preuve de la météorite va peut-être faire pencher la balance vers la théorie du tsunami. Même ainsi, Goodbred met l’accent sur le fait que la recherche n’en est qu’à ses débuts. « Il n’y a que deux hypothèses exceptionnelles dans ce cas » -le tsunami et la tempête – « et l’une comme l’autre peuvent encore être démenties. » a-t-il déclaré.

Le géologue Ted Bryant de l’Université de Wollongong en Australie a déclaré qu’un impact extraterrestre est l’explication la plus probante pour les sphérules et les nanodiamants.

Les découvertes d’Abbott « ne peuvent être reproduites par un procédé naturel dans la région de New York » selon Bryant, qui n’était pas impliqué dans la nouvelle étude. Il ajoute : « Est-ce que son hypothèse est délirante ? Non. Elle-t-est inconventionnelle ? Oui . Mais la dérive des continents l’était aussi quand elle a été envisagée la première fois. »

Source : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1879_meteorite_tsunami_New-York.php