Cracovie est une ville pleine de légendes sur les fantômes. Située au centre de la ville, la colline de Wawel est le siège du château royal et abrite une cathédrale. De nombreux rois y ont été couronnés, puis enterrés dans les cryptes sous la cathédrale. D’après la légende, tous les Rois morts de Pologne se rassemble à la veille de Noël dans ces cryptes souterraines, peuplées d’ombres noires qui planent d’un endroit à l’autre, tandis qu’une musique étrange provient des tombes vides.Il existe un réseau de grottes sous la colline de Wawel, ou des siècles de folklore, de légendes et des phénomènes inexpliqués se sont succédés sans trêve. On dit que le vieux roi Casimir découvrit un jour un passage secret conduisant à l’intérieur de la colline. Il trouva un chemin menant à une chambre éclairée par une étrange pierre vibrante. On dit que c’est elle qui fournir à la ville de Cracovie sa mystérieuse énergie. L’antre du dragon est la plus célèbre de ces grottes. On dit qu’elle abritait autrefois un terrible monstre. Son entrée est aujourd’hui gardée par un dragon de pierre inoffensif, mais une atmosphère inquiétante envahit toutefois encore son sombre intérieur, jusque dans ces recoins les plus profonds.
L’un des fantômes les plus bienveillants de Cracovie est celui du bouffon Stanczyk. Il était bouffon à la cour du vieux roi Sigismund et grand patriote. A chaque fois que la Pologne se trouvait en danger, on le voyait danser sur les remparts du château et l’on entendait le tintement de ses cloches dans toute la ville.
Au nord de la colline de Wawel, sur la place du Marché, se trouve une demeure qui abrite aujourd’hui la mairie. La triste silhouette d’une femme en noir est souvent vue en train de se promener dans l’édifice. On la voit se tordre les mains de désespoir ou errer sans but, apparaissant et disparaissant dans les ombres de la cour.
L’esprit mélancolique est celui d’une jeune femme, Melle Wielopolska, qui vivait autrefois dans cette demeure avec son père, un homme monstrueux. Elle eut le malheur de tomber amoureuse d’un jeune homme d’un rang social très inférieur au sien. Son père ne put tolérer la honte que cette relation jetait sur sa famille et jugea que la mort de sa fille serait beaucoup plus facile à accepter. Il emprisonna sa fille dans sa chambre et annonça qu’elle était partie à l’étranger. L’homme sournois et calculateur donna l’ordre à un serviteur de confiance d’aller chercher un prêtre jeune et inexpérimenté, et de l’amener chez lui. Par une nuit sombre, le malheureux prêtre fut enlevé de sa maison et les yeux bandés fut jetés à l’arrière d’une voiture. On lui intima de ne poser aucune question, et on lui dit que s’il acceptait d’écouter la dernière confession d’une jeune fille sur le point de mourir, il serait reconduit sain et sauf. On le conduisit à la chambre de Melle Wielopolska et c’est seulement à ce moment là que le bandage lui fut ôté des yeux. Il écouta en silence la confession de la pauvre jeune fille et alors que les derniers mots de celle-ci s’évanouissaient dans l’air parfumé de sa chambre, une figure masquée, vêtue d’une cape, s’avança de derrière les rideaux et lui trancha la tête d’un seul coup d’épée.
Le prêtre eut à peine le temps de pousser un cri qu’il fut entraîné hors de la pièce et conduit au bas des escaliers. On lui tendit une tasse remplie d’un liquide suspect. On lui dit de le boire, sous prétexte que cela l’aiderait à calmer ses nerfs agités. Il ne l’avala pas, mais réussit à le recracher à l’intérieur de ses vêtements cléricaux, à un moment d’inattention de son ravisseur.
On lui banda de nouveau les yeux, on le poussa dans la voiture et on le ramena chez lui. En retournant dans ses appartements, il fut horrifié de découvrir que son corps était couvert de brûlures et de boursouflures, là ou le poison avait filtré à travers le tissus et atteint la peau.
Ce n’est que de nombreuses année plus tard que le prêtre fut appelé de nouveau, sans le savoir, dans cette demeure. Il arriva cette fois de jour et reconnu d’emblée l’endroit, comme la scène du meurtre abominable dont il avait été témoin et qu’il n’avait jamais pu oublier. Il témoigna contre le monstrueux père qui fut accusé de meurtre et condamné à mort.
La jeune fille n’étant plus en mesure de pardonner ou d’oublier. Elle plane maintenant dans un lieu intemporel.
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