La légende de Bloody Mary
«Dans une pièce sombre, devant un miroir éclairé à la chandelle, prononcer “Bloody Mary“ treize fois de suite fait apparaître un visage de femme ensanglanté dans le miroir. À ce qu'on dit, elle est vraiment effrayante: son visage est recouvert de sang et elle vous regarde fixement. Si on ajoute “I killed your baby“ (“J’ai tué ton bébé“) lors de la treizième répétition, l'entité attaque sauvagement celui qui a osé la provoquer.
Une femme a qui l’on venait de raconter cette légende a voulu prouver que ce n’était qu’une histoire, et a invoqué Bloody Mary le soir même, chez elle. Le lendemain, elle était retrouvée sans vie dans sa salle de bain, la gorge tranchée.»
Comme pour toute légende urbaine, il existe différentes variantes de la légende de Bloody Mary (appelée aussi la Vierge Sanglante), qui divergent notamment sur le nombre de fois où le nom doit être prononcé. Quant à savoir qui est cette Mary, là encore les explications divergent.
Qui est-elle?
Certains pensent que ce pourrait être la Vierge Marie en personne, d'autres racontent qu’il s’agirait d’une sorcière s'appelant Mary, brûlée il y a une centaine d’années pour avoir pratiqué la magie noire. Elle vivrait dans les miroirs pour se venger, en tuant les curieux qui essaieraient de l'appeler. D’autres encore considèrent qu’il s’agit là de l'esprit d'une femme morte brûlée vive avec son fils après un accident de voiture, qui a décidé de vivre dans les miroirs, pour se venger de ceux qui ont tué son enfant.
La légende de Bloody Mary pourrait également être liée à l’histoire anglaise, notamment à la reine Marie Tudor, dont la vie a été marquée par de nombreuses fausses couches et grossesses nerveuses, et qui était surnommée Marie la Sanglante (Bloody Mary) parce que de nombreux protestants ont été mis à mort sous son règne. Autre origine possible: Élisabeth Bathory, comtesse hongroise qui a torturé et tué de nombreuse jeunes filles au 17e siècle, et qui dit-on se baignait dans leur sang pour conserver sa jeunesse.
Le miroir, passage entre deux mondes
Quant à la légende elle-même, elle pourrait prendre sa source dans une carte distribuée pour Halloween au début du XXe siècle. Celle-ci représente une jeune femme dans le noir, un miroir face à elle, tentant d’y trouver le visage de son futur mari. Ce rituel du miroir rappelle la croyance populaire selon laquelle les jeunes filles pouvaient voir apparaître le visage de leur futur mari dès lors qu’elles remontaient un escalier dans le noir, une bougie à la main, un miroir dans l’autre. Détail macabre: si c’était le crâne de la Grande Faucheuse qui apparaissait, cela signifiait qu’elles étaient destinées à mourir avant de se marier.
La coutume a toujours offert au miroir la capacité de faire le lien entre deux mondes: le nôtre et celui de l’au-delà, où se côtoient la magie et les morts. Ainsi, traditionnellement, lorsque quelqu’un venait à mourir, tous les miroirs de la maison étaient voilés jusqu’à ce que le corps soit enlevé par les pompes funèbres, de peur que le défunt ne voit son reflet dans un miroir, et que son fantôme soit coincé à jamais dans la demeure, le miroir ayant attrapé son esprit.
Tester son courage
A l’âge où les enfants jouent à se faire peur, invoquer Bloody Mary, comme invoquer les esprits d’ailleurs, est un «jeu» qui permet de tester son courage, Bloody Mary étant supposée attaquer ou tuer celui qui l’a invoquée, et si elle ne le tue pas le hanter ou le rendre fou. Une façon de flirter avec le danger, d’affronter ses peurs en toute sécurité.
Source : http://www.20minutes.fr/societe/586901-Societe-La-legende-de-Bloody-Mary-un-miroir-pour-tester-son-courage.php