Les empreintes du diable
Les empreintes du diable (ou encore sabots du diable) sont une dénomination attribuée à un phénomène encore inexpliqué apparu au milieu du 19e siècle. D’étranges traces de sabots étaient subitement apparues, en pleine nuit, dans la province anglaise enneigée du Devon, et bon nombre d’habitants superstitieux attribuèrent ces traces à la présence du diable. Ce phénomène, qui ne sera pas le seul de ce type, engendrera de multiples et étranges théories.
La plus marquante de ces étranges manifestations s’est déroulée dans la nuit du 7 au 8 février 1855 et pendant certaines nuits qui ont suivi. Le diable s’était prétendument manifesté dans le Devonshire, province anglaise, en laissant de curieuses traces de sabots dans la neige fraîchement tombée durant les nuits de ce rude hiver, en particulier le long de l’estuaire du fleuve Exe… sur plus de 160 kilomètres !
Une particularité rendait le phénomène davantage intriguant: l’alignement des traces en ligne droite sur toute la distance laissait penser que la créature effectuait des bonds d’une patte sur l’autre, tel un bipède et non comme le ferait un quadrupède. En raison des importantes dimensions de ces traces (à savoir 20 cm de long pour 5 cm de large et éloignées de 21 cm), mais également de leur forme bien particulière quelque peu fourchue, la dénomination «empreintes du diable» leur a été attribuée par les habitants de la région. Quelques témoins ont également indiqué que les traces ne semblaient pas avoir été faites par compression, mais plutôt comme si la neige avait été retirée du sol.
La zone géographique du Devon envahie par ces traces comprend une vingtaine de villages, comme Topsham, Lympstone, Exmouth, Teignmout, ou Dawlish… D’autres villages, plus au sud, comme Totnes ou Torquay, auraient également aperçu ces traces s’étendant sur des kilomètres avant de s’arrêter brusquement, sans raison apparente. Affolée et stupéfaite, la population fut persuadée qu’il s’agissait bel et bien là d’une manifestation du diable. C’est ainsi qu’accompagnés de leurs chiens et armés de leurs fourches et fusils, les habitants de la région se sont mis à traquer la bête… en vain. Leurs recherches renforceront l’étrangeté de ce phénomène, puisqu’en suivant les traces ils constateront que tous les obstacles rencontrés par la bête semblaient être traversés sans aucune difficulté. Ces traces pouvaient même être observées sur les toits des maisons, de part et d’autre des murs, comme s’ils avaient été traversés. Les traces apparaissent ainsi de maison en maison, faisant augurer que la «bête» surveillait les habitations.
Les empreintes du diable - Les théories
Ce phénomène, en plus d’intriguer et d’apeurer la population, éveillera la curiosité de la communauté scientifique qui procédera à des moulages des empreintes afin de les étudier. Taille de l’empreinte et distance entre chaque pas seront soigneusement examinées pour tenter de comprendre ce mystère.
La presse, bien moins réactive, s’emparera du sujet quelques jours plus tard pour y développer des théories aussi nombreuses qu’étranges. Les scénarii possibles impliqueront toutes sortes d’animaux, tels qu’un kangourou échappé d’un zoo voisin, un singe, un renard ou encore une outarde de grande taille. Mais une importante interrogation subsistera et rendra toutes les théories peu fiables: comment ces prétendus animaux auraient-ils pu parcourir une telle distance en une seule nuit et franchir autant d’obstacles ?
La seconde théorie – forcément la plus marquante – a été celle de l’œuvre du diable. L’église a été accusée par les villageois d’avoir fait entrer le diable dans leur communauté après avoir fait changer les livres de prières. On ira même jusqu’à penser que les gens d’église se serviront de cette panique quasi-générale pour convaincre les habitants de la présence du diable dans les terres et, par là-même, les entraîner à remplir les bancs des églises désertées. Quel meilleur moyen que la peur pour rassembler ses ouailles? Avec une population très superstitieuse et incapable de trouver d’autres explications, c’est la plus étrange et la plus terrifiante des théories qui a pris le dessus.
À cette même époque, un ballon météo à air chaud avait également été repéré dans les environs en laissant des marques avec 2 fers au bout de 2 cordes traînantes, engendrant bon nombre de dégâts involontaires dans la région. Là aussi, cette théorie fut vite abandonnée: il était impossible que le ballon laisse des traces d’une telle régularité.
Une autre théorie fut celle de la découverte, en novembre 1954, d’un animal étrange sur le rivage de Canvey Island. Les zoologistes contactés afin d’identifier la créature furent déconcertés et durent admettre n’avoir jamais vu pareille bête. En effet, elle ressemblait étrangement à un animal marin, mais avec des jambes et des pieds composés de 5 doigts de pieds arrangés en U. Un second corps similaire fut découvert un peu plus tard. Les deux corps furent brûlés, ce qui empêchera malheureusement de développer cette théorie.
Source : http://www.syfy.fr/dossier/les-empreintes-du-diable